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Mission en Irak: Mulcair insatisfait des réponses

OTTAWA – Le chef de l’opposition Thomas Mulcair a accusé mardi le président de la Chambre des communes de partisanerie après avoir tenté d’arracher sans succès des détails sur la mission canadienne en Irak.

La mission se terminera-t-elle après 30 jours? Combien des 69 conseillers des forces spéciales canadiennes se trouvent actuellement sur le terrain? Le rôle opérationnel du Canada a-t-il été clairement défini?

À chacune de ces trois questions, son interlocuteur, le député conservateur Paul Calandra, a répondu en critiquant les propos allégués d’un employé néo-démocrate sur Israël.

Jugeant que les réponses n’avaient aucun lien avec les questions, Thomas Mulcair a fini par sortir de ses gonds et accusé le président de la Chambre des communes, le conservateur Andrew Scheer, de faillir à sa tâche.

Excédé, il a lancé à M. Scheer que son absence d’intervention de remettait en doute sa «neutralité».

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) n’a pu poser les deux autres questions qui étaient au menu: M. Scheer lui a coupé le sifflet et a donné la parole aux libéraux.

À l’issue de la période des questions, Thomas Mulcair s’est gardé de répéter ses propos, mais il a déploré l’attitude du gouvernement dans ce dossier.

«Écoutez, lorsqu’on pose des questions claires tout à fait selon les règles du Parlement, sur un sujet d’importance nationale comme la guerre en Irak, on s’attend à d’autre chose (…) que des réponses qui n’ont aucun rapport avec la question posée», a-t-il déclaré.

Le secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale, James Bezan, a invoqué des enjeux de «sécurité nationale» pour expliquer la discrétion du gouvernement.

L’argument n’a pas convaincu le chef néo-démocrate.

«Moi, je pense que le gouvernement ne joue pas franc-jeu avec les Canadiens pour la guerre en Irak. Nous, on est le seul parti à dire non à cet engagement militaire en Irak parce qu’on n’a toujours pas eu de réponses claires, valables de la part du gouvernement», a réagi M. Mulcair.

Invité à se prononcer sur la neutralité du président de la Chambre, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Justin Trudeau, a opté pour la voie de la prudence.

«J’espère que le président continuera à se comporter de façon responsable et impartiale», a-t-il commenté.

Mission irakienne

Contrairement au NPD, qui refuse d’appuyer la mission que mène le Canada contre le groupe armé de l’État islamique (ÉI), le PLC a donné son feu vert au déploiement de militaires.

Ce soutien n’est cependant pas inconditionnel, et le gouvernement devra rendre des comptes après 30 jours — soit le 4 ou le 5 octobre — comme il s’était engagé à le faire, a plaidé le député libéral Marc Garneau.

«Si on n’est pas d’accord avec des changements qu’ils pourraient proposer, à ce moment-là, on se réserve le droit d’insister sur toutes sortes de choses, comme (la tenue) d’un vote», a-t-il exposé en entrevue avec La Presse Canadienne.

Le ministère de la Défense a refusé mardi de se prononcer sur l’avenir de la mission, insistant sur le fait que celle qui est actuellement en cours n’en est pas une de combat.

«Nos forces sont là pour offrir des conseils stratégiques et tactiques aux forces irakiennes. (…) Nous surveillons la situation de près, mais en ce moment, c’est tout ce que je peux dire», a indiqué un responsable du ministère à La Presse Canadienne.

Le Canada a accordé son appui aux frappes aériennes américaines et arabes sur des cibles d’ÉI en Syrie.

«En ce qui concerne les bombardements aériens, nous sommes tout à fait derrière le gouvernement des États-Unis jusqu’à présent», a assuré le même responsable.

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