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Climat:l'annonce du Canada est aussi celle d'Obama

Photo: The Canadian Press

NATIONS UNIES, États-Unis – Le président américain Barack Obama n’a pas seulement fait les annonces pour son pays, à la Convention de l’ONU sur les changements climatiques, mardi, il a aussi parlé pour le Canada.

Le Canada a pris deux engagements principaux lors de ce sommet, où les pays étaient encouragés à présenter des politiques audacieuses pour lutter contre les changements climatiques. Les deux s’apparentent beaucoup à des réglementations industrielles que le président américain a déjà mises en place.

L’un de ces engagements est de rencontrer les normes américaines en matière d’émissions de gaz carbonique provenant des transports. L’autre est de restreindre l’utilisation d’hydrofluorocarbure (HFC), un gaz refroidissant. Cet engagement survient plusieurs jours après que la Maison Blanche eut convoqué un groupe de chefs d’entreprises qui se sont engagés à réduire de 80 pour cent leur utilisation de HFC d’ici 2050.

Ces deux mesures se sont retrouvées dans le discours de Barack Obama, parmi d’autres déjà annoncées par les États-Unis. Il a aussi annoncé des projets pour incorporer des considérations climatiques dans les projets de développement à l’étranger et a fait référence à son décret controversé de réglementer le secteur le plus polluant des États-Unis, les vieilles centrales électriques.

Il a pressé tous les autres pays à voir au-delà d’un éventuel traité sur le climat censé être signé en 2015, une remarque qui semblait viser la Chine.

«Personne n’y échappera, a-t-il dit. Les économies émergentes qui ont connu une croissance parmi les plus dynamiques au cours des dernières années ont aussi connu une augmentation d’émissions de gaz carbonique. Ce sont ces économies émergentes qui sont enclines à produire de plus en plus d’émissions dans les années à venir.»

«Donc personne ne peut rester sur les lignes de côté. Nous devons mettre de côté les vieilles mésententes.»

Barack Obama a également fait référence spécifiquement à une mesure prise au Canada, bien que ce fut le protocole de Montréal de 1987, qui aidera à guider les nouvelles actions prises pour contrer l’augmentation des taux de HFC, un gaz à effet de serre puissant.

Tout juste après son discours, le vice-premier ministre de la Chine, Zhang Gaoli, a déclaré que le monde devrait traiter différemment les pays en voie de développement — dont le sien — lorsqu’il s’agit d’imposer des règles environnementales.

Cela dit, la Chine s’est ensuite engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45 pour cent d’ici 2020, proportionnellement à la croissance de son PIB. Étant donné la fulgurante croissance économique de la Chine, cela ne résulterait pas en une réelle diminution. Il s’agit tout de même, selon des groupes écologistes présents au sommet, d’un pas en avant pour la Chine, qui n’a jamais pris d’engagement semblable.

Au tour du Canada

Environ cinq heures après le discours de M. Obama, la ministre canadienne de l’Environnement, Leona Aglukkaq, a promis que son gouvernement dévoilerait bientôt les détails d’un plan de lutte contre le HFC.

«Je serai claire, a déclaré Mme Aglukkaq, le Canada s’engage pleinement à conclure une entente sur les changements climatiques forte et efficace, l’an prochain à Paris. Tant localement qu’à l’étranger, nous faisons preuve de cet engagement. Nous n’attendons pas avant d’agir. Nous prenons des mesures décisives pour nous assurer que le Canada demeure un meneur et fait sa part dans cette cause internationale.»

Le premier ministre Stephen Harper est arrivé à New York plus tard, mardi, pour trois jours d’événements avec l’ONU. Son implication dans la lutte contre les changements climatiques ne fait pas l’unanimité.

«C’est gentil de sa part de se présenter», a laissé tomber un membre de l’ONU lorsqu’il a appris que M. Harper arriverait plus tard en journée. Le commentaire a été capté par un média canadien.

L’ONU a également appuyé une suggestion de taxe sur le carbone. L’idée, amenée par la Banque mondiale, a obtenu l’appui de 73 pays, dont la Chine et la Russie, et de plus de 1000 compagnies, dont six entreprises pétrolières.

Les États-Unis et le Canada n’ont pas signé l’engagement, mais le Québec, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ainsi que sept États américains l’ont fait.

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