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Manif pour dénoncer la libération de Guy Turcotte

MONTRÉAL – Plusieurs dizaines de personnes participaient samedi après-midi à une manifestation pour contester la libération de l’ex-cardiologue Guy Turcotte, dans l’attente de son deuxième procès.

En rendant sa décision, le 12 septembre dernier, le juge Vincent avait déterminé que l’ex-cardiologue, qui a avoué avoir tué ses deux enfants, ne représentait plus un danger pour lui-même, pour son ex-conjointe Isabelle Gaston et pour la société en général. Il avait ajouté que, l’homme étant en attente d’un second procès, avait droit à la présomption d’innocence. Il lui avait cependant imposé une série de conditions à respecter pour conserver sa liberté.

Devant le palais de justice de Montréal, le frère d’Isabelle Gaston, Patrick Gaston, a expliqué que la confiance du public dans le système judiciaire a été ébranlée dans toute cette histoire.

«(On manifeste) pour être vigilants face aux décisions qui se prennent. Une telle remise en liberté, ça mérite qu’on aille en appel, qu’on mette le reculons et qu’on répare l’erreur qui s’est produite. À mon humble avis, un meurtrier ne devrait jamais recouvrer sa liberté. On prend une vie, faut reconnaître les victimes. Elles n’ont plus de voix, elles ne peuvent plus manifester, alors on est là pour elles», a-t-il indiqué à La Presse Canadienne.

Le tout se déroulait dans le calme, samedi après-midi. Des passants s’arrêtaient pour serrer la main des manifestants et leur exprimer leur sympathie à la cause. Une seule voiture de police était stationnée en retrait.

Sur des affiches brandies par les participants, on pouvait lire: «Laisser Guy Turcotte en liberté, miner la confiance du public». Sur une autre encore: «Guy Turcotte un criminel en liberté à cause d’un système judiciaire déficient».

Vendredi, la Couronne a annoncé qu’elle en appellera de la décision du juge André Vincent de la Cour supérieure du Québec de remettre Guy Turcotte en liberté.

Lors d’un premier procès, un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux avait été rendu. Guy Turcotte avait reconnu avoir été à l’origine de la mort de ses deux enfants à une époque où il traversait une crise conjugale. Il avait aussi admis avoir tenté de mettre fin à ses jours en buvant du lave-glace au moment du drame.

M. Gaston estime que la divergence entre les opinions des psychiatres lors du premier procès justifie de revoir la décision. «C’est étrange que dans une salle de cour, deux experts soient diamétralement opposés, un qui dit blanc, un qui dit noir. Qui dit vrai? Le doute est créé. Le doute raisonnable. Le jeu, le pouvoir des avocats de la Défense est trop immense.»

Une citoyenne présente à la manifestation, Mirella Chiochiu, a évoqué la possibilité de convoquer un expert en psychiatrie de l’extérieur du Québec afin d’avoir un avis impartial sur Guy Turcotte. «Ça c’est très important, car l’opinion du psychiatre est, je pense, plus importante que la loi» dans ce cas, a-t-elle exprimé.

En entrevue à La Presse Canadienne, vendredi, le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Jean-Pascal Boucher, n’a pas voulu donner davantage de détails quant aux raisons invoquées pour demander la révision, soulignant que les arguments qui seront présentés sont réservés pour la cour.

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