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Tina Fontaine: l'APN veut une enquête indépendante

WINNIPEG – L’Assemblée des Premières Nations demande une enquête indépendante sur la manière dont la police de Winnipeg a traité la disparition d’une adolescente dont le corps a éventuellement été repêché dans la rivière Rouge.

La police a lancé une enquête interne après avoir découvert que deux de ses agents avaient croisé Tina Fontaine durant un arrêt routier en août — une semaine après qu’elle eut été rapportée disparue — mais ne l’avaient pas amenée au poste de police.

Tina Fontaine a été vue pour la dernière fois le jour suivant. Son corps a été retrouvé dans un sac, dans la rivière, plus d’une semaine après.

La force policière de Winnipeg affirme que les deux agents ont été confinés à des tâches administratives pendant la durée de l’enquête.

Mais Cameron Alexis, le chef régional de l’Alberta, juge qu’une enquête interne n’est pas suffisante et que la province devrait affecter des enquêteurs indépendants.

«C’est inconcevable que des policiers ne prennent pas sous leur garde une adolescente portée disparue», a dit mardi le chef, qui est aussi un policier retraité de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

«Cela semble être un échec systémique du début jusqu’à la fin… C’est un exemple de ce qui se passe au pays».

Il affirme que la façon dont la police a traité la disparition de l’adolescente de 15 ans fait ressortir le besoin de tenir une commission d’enquête nationale sur les femmes autochtones assassinées ou disparues.

«Les leaders autochtones deviennent de plus en plus frustrés, a-t-il dit. Il faut regarder tout cela de très près pour s’assurer que nos gens ne soient pas dépréciés».

Le procureur général du Manitoba, Andrew Swan, n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter.

Le corps de Tina Fontaine a été retrouvé le 17 août après qu’elle se fut enfuie de son foyer d’accueil de Winnipeg. Elle y avait habité moins d’un mois.

Sa mort est considérée comme un homicide mais la police n’a encore procédé à aucune arrestation.

L’histoire de l’adolescente a touché une corde sensible et a renouvelé les demandes pour une commission d’enquête.

Le gouvernement fédéral a refusé jusqu’à maintenant d’en déclencher une mais a accepté de participer à une table ronde sur le sujet.

«Je suis outré et blessé que nous ayons perdu un autre enfant à cause d’un système qui laisse tomber notre peuple», a déclaré le chef Alexis. «Dans un cas comme celui-là, cela devrait être une agence externe qui mène une enquête complète et détaillée d’un point de vue extérieur».

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