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Course au PQ: Péladeau demeure muet

Photo: Paul Chiasson

QUÉBEC – Même s’il trône en tête des sondages et que tout le monde tient pour acquis qu’il sera le meneur de la course, Pierre Karl Péladeau refuse toujours de commenter publiquement sa probable candidature à la direction du Parti québécois (PQ).

Alors que les autres candidats potentiels disent déjà craindre un couronnement, le député de Saint-Jérôme préfère ne pas ouvrir son jeu pour l’instant, demeurant muet devant les médias sur ses ambitions, sa vision du parti et son plan d’accession au pouvoir et à la souveraineté.

Mardi, en marge de la rencontre quotidienne du caucus péquiste, M. Péladeau s’en est tenu à sa position habituelle, en disant brièvement que tout commentaire à ce sujet était prématuré et qu’il parlerait «en temps et lieu», avant de s’éclipser.

Pendant ce temps, d’autres candidats pressentis — les députés Bernard Drainville, Martine Ouellet et Jean-François Lisée — cherchent des appuis, rappellent que la course comme telle n’est toujours pas lancée et affirment que rien n’est encore joué.

Selon un sondage Léger Marketing-Le Devoir publié samedi, effectué auprès de 1000 internautes entre le 22 et le 25 septembre, le magnat de la presse Pierre Karl Péladeau devance tous les autres aspirants pressentis, avec 53 pour cent d’appui chez les militants et sympathisants péquistes. Il semble ainsi le seul à ce moment-ci à prétendre pouvoir unir les troupes souverainistes, selon ce coup de sonde.

Tous les autres candidats potentiels arrivent très loin derrière, avec des appuis variant entre 7 et 2 pour cent.

«Tirer des conclusions avant même que la course commence, je trouve ça prématuré», a commenté le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville.

M. Drainville, qui dit poursuivre sa réflexion à savoir s’il se portera candidat, s’est consolé en faisant valoir que la veille une soixantaine de jeunes péquistes avaient publié une lettre vantant ses mérites.

«La lettre des jeunes m’encourage», a-t-il dit en point de presse, en indiquant qu’il ne prendrait pas sa décision «en fonction des sondages», mais plutôt en s’appuyant sur ses convictions.

Il faut à tout prix éviter un couronnement, selon lui. «Il faut qu’il y ait une course, il faut qu’il y ait un débat d’idées au Parti québécois», a-t-il affirmé.

Selon le dernier sondage, le député de Rosemont, Jean-François Lisée, arrive bon dernier, avec deux pour cent d’appui. Mais M. Lisée, toujours intéressé par le poste, ne se laisse pas démonter pour autant. Lui aussi rejette catégoriquement le scénario d’un couronnement, comme ce fut le cas en 2007, quand Pauline Marois est devenue chef.

«La pire chose qui pourrait arriver au Parti québécois, c’est un couronnement», estime M. Lisée.

La seule femme à faire vraisemblablement partie de la course, la députée de Vachon, Martine Ouellet, ne cache pas ses ambitions et poursuit elle aussi sa réflexion. Elle estime que l’enthousiasme des péquistes envers l’actionnaire de contrôle de Québecor repose davantage sur sa popularité personnelle que sur ses idées.

«À ce stade-ci, les sondages présentent un portrait en fonction de la notoriété», a-t-elle commenté en point de presse, en ajoutant qu’on «connaît peu M. Péladeau d’un point de vue politique».

Les règles de la course au leadership seront connues samedi, à l’occasion d’une rencontre des présidents d’association du parti à Sherbrooke. L’identité du prochain chef devrait être connue le printemps prochain.

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