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Barrette se défend d'imposer l'omertà

QUÉBEC – Personne n’est muselé au ministère de la Santé et dans les agences régionales, a assuré vendredi Gaétan Barrette.

Le ministre de la Santé s’est défendu d’avoir imposé l’omertà dans son organisation aux cadres et employés qui pourraient être réfractaires à ses réformes.

Il réagissait ainsi à un article du quotidien Le Devoir qui évoquait l’intimidation qui régnerait dans le réseau de la santé, depuis le dépôt du projet de loi sur l’abolition des 17 agences régionales de la santé. Des cadres qui craignent de perdre leur emploi se sentiraient muselés et les patrons des agences ont dû signer une déclaration de confidentialité portant sur la réorganisation.

«Je ne sais pas à quoi on fait référence, je l’ai lu dans les journaux, il n’y pas de culture de secret», a déclaré le ministre d’entrée de jeu, en point de presse vendredi à Québec. L’entente de confidentialité porte uniquement sur l’obligation de ne pas divulguer le contenu d’un projet de loi avant son dépôt en Chambre, a-t-il rappelé.

Personne n’a été muselé, a-t-il insisté. «Absolument pas. Je peux vous dire que de chez nous, il n’y a eu aucune consigne à cet effet.»

Pour le reste, les gestionnaires et employés du réseau peuvent parler ouvertement contre la réforme en cours s’ils le veulent, a indiqué le ministre. «Non seuleement ils le peuvent, mais ils le devraient, a-t-il dit. J’invite tous les gens qui ont des commentaires et des bonnes idées à le faire.»

Pour sa part, le porte-parole caquiste en matière de Santé, Éric Caire, soutient qu’une «culture du secret» est «clairement» en place depuis longtemps dans le réseau de la santé. C’est «chose commune» selon lui et cela le préoccupe. Il évoque l’exemple des briefings techniques préparés pour les députés de l’opposition avec des fonctionnaires du ministère de la Santé, surveillés par du personnel du cabinet du ministre.

«C’est une culture du secret, parce que, de façon culturelle, effectivement, je pense que le gouvernement est habitué à mettre de l’avant ses réformes et à prendre ses décisions en vase clos. Et moins de comptes on a à rendre, mieux on se porte. Et moins les députés de l’opposition ont accès à de l’information, moins on a de comptes à rendre. Donc, c’est une roue qui tourne. Donc, oui, effectivement, je pense qu’il y a une culture du secret au gouvernement.»

Depuis son entrée en fonction, le ministre ne s’est pas gêné pour condamner la dissidence et évoquer le sort réservé aux rétifs. Les cadres du système de la santé qui résisteront à la réforme n’ont pas leur place dans le réseau, a-t-il dit à Radio-Canada pas plus tard que la semaine dernière.

En mai, moins d’un mois après sa nomination, il avait prévenu les représentants des établissements de santé réunis en congrès qu’ils allaient s’exposer à des conséquences s’ils ne respectaient pas ses orientations.

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