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Militaires happés: un suspect «radicalisé»

Photo: Remy Boily/TC Media

OTTAWA – L’un des deux militaires qui ont été percutés par un véhicule lundi midi à Saint-Jean-sur-Richelieu est mort de ses blessures en soirée selon ce que confirme mardi la Sûreté du Québec (SQ).

Par respect pour la famille du militaire, son identité n’a pas encore été dévoilée par la police.

La SQ n’est pas en mesure de livrer l’état de santé de l’autre membre de l’armée qui a été blessé.

Quant au suspect, qui est mort peu après l’incident, il était récemment devenu radical et il était surveillé de près par les autorités sécuritaires fédérales.

Le suspect «est connu des autorités fédérales, notamment de l’Équipe intégrée de la sécurité nationale», a écrit lundi soir dans un communiqué Jason MacDonald, le directeur des communications du premier ministre Stephen Harper.

Les autorités fédérales «ont confirmé que certains éléments indiquent clairement qu’il s’agit d’un individu qui s’est radicalisé», a poursuivi M. MacDonald — ces renseignements ont été corroborés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans un communiqué distinct.

Certains médias ont identifié le suspect comme étant Martin Rouleau, mais les autorités policières n’ont pas voulu confirmer cette information mardi matin.

Le gouvernement conservateur avait rapidement évoqué aux Communes un «possible acte de terrorisme» contre des membres des Forces armées.

Le premier ministre Harper venait alors tout juste d’être informé de la situation par le commissaire de la GRC, Bob Paulson, le chef d’état-major de la Défense nationale, le général Tom Lawson, et son conseiller à la sécurité nationale Stephen Rigby.

Profitant d’une question «plantée», un élu conservateur a alors demandé au premier ministre de se prononcer sur l’incident, alors que celui-ci venait à peine de se produire.

«Il y a des informations non confirmées voulant qu’une possible attaque terroriste (aurait pu être commise) contre deux membres des Forces armées près de Saint-Jean-sur-Richelieu», a exposé le député Randy Hoback.

«Le premier ministre pourrait-il informer la Chambre sur cette question?»

M. Harper s’est levé et a répondu que les informations entourant l’incident étaient «troublantes» et que le gouvernement suivait la situation de près.

Même si la piste terroriste n’est pas écartée, la Sûreté du Québec (SQ) invite à la prudence.

Selon la porte-parole de la police provinciale, Joyce Kemp, il est «vraiment prématuré» de supputer sur les motifs derrière l’incident.

«On est en tout début d’enquête, donc avant de pouvoir dire s’il s’agit de quelque chose de volontaire ou de délibéré, ça va prendre un certain temps», a affirmé Mme Kemp en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, avait abondé dans le même sens que la SQ, jugeant que l’analyse du gouvernement était quelque peu prématurée.

«Je pense qu’il faut être excessivement prudent avant de tirer des conclusions. (…) Quand (la question a été posée), je me suis dit: ‘Quand même, laisse la police faire son travail’», a affirmé M. Mulcair en point de presse.

Le député néo-démocrate de la circonscription de Saint-Jean, Tarik Brahmi, a offert ses condoléances aux familles et aux proches des militaires blessés et témoigné de sa confiance à l’égard des forces policières chargées de l’enquête.

«Les allégations entourant ce délit de fuite sont graves et je fais entièrement confiance aux enquêteurs de la Sûreté du Québec pour faire toute la lumière sur les circonstances entourant ce drame», a-t-il déclaré par voie de communiqué.

Le Bureau du premier ministre et la GRC n’ont pas voulu confirmer l’identité du suspect, qui a été identifié par certains médias et présenté comme un tenant du djihad.

Soldats blessés, conducteur abattu

Le conducteur du véhicule qui a heurté les deux militaires a été abattu quelques minutes plus tard par la police municipale qui l’avait pris en chasse.

Le fuyard a fini par perdre la maîtrise de son véhicule qui a fait plusieurs tonneaux après avoir circulé sur le boulevard du Séminaire.

L’individu serait ensuite sorti de son véhicule armé d’une arme blanche et les policiers auraient tiré en sa direction. La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé le décès du suspect vers 17 h 30.

Lors d’un point de presse, un porte-parole de la SQ, Michel Brunet, a indiqué que le suspect est un homme de 25 ans, du secteur Iberville, à Saint-Jean. Il a précisé qu’il était connu des policiers.

Il n’a toutefois pas voulu donner davantage d’informations sur l’homme ou sur les motifs de son geste.

«Ça fait à peine quelques heures que les événements sont arrivés. Il y a plusieurs hypothèses qui sont regardées par les enquêteurs. (…) Il n’y a rien de précis à ce stade-ci», a expliqué M. Brunet.

Le ministère de la Sécurité publique a demandé à la Sûreté du Québec d’enquêter sur cette affaire impliquant le corps policier de Saint-Jean-sur-Richelieu.

La police provinciale est en contact avec plusieurs autres corps policiers, dont la Gendarmerie royale du Canada, a précisé M. Brunet. La police militaire ne serait pas impliquée dans l’affaire pour l’instant.

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