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Ottawa enregistrerait un surplus de 3,6 G$, selon DPB

OTTAWA – Le directeur parlementaire du budget (DPB) soutient qu’Ottawa est en voie d’enregistrer un surplus de 3,6 milliards $ en 2014-2015, ce qui veut dire que le gouvernement canadien pourrait renoncer à utiliser de l’encre rouge un an plus tôt que prévu.

Cependant, Jean-Denis Fréchette presse le fédéral à procéder avec prudence au moment où il décidera si cette manne doit servir à financer de nouvelles dépenses ou encore à alléger le fardeau fiscal des contribuables. Il est d’avis que si le gouvernement ne fait pas preuve de retenue, les risques de revenir à un déficit seront bien réels, une fois que la croissance économique commencera à montrer des signes d’essoufflement.

«Si les décideurs veulent éviter le retour des déficits lorsque les restrictions sur les budgets de fonctionnement seront assouplies et que la croissance économique supérieure à la tendance s’atténuera, ils devront prendre garde avant de consacrer cette marge de manœuvre budgétaire à des baisses d’impôt permanentes ou à des initiatives de dépenses continues», peut-on lire dans la nouvelle mise à jours des perspectives économiques et financières du DPB.

Le directeur parlementaire du budget a prévu des budgets équilibrés jusqu’en 2019-2020 et il a indiqué que, durant cette dernière année fiscale, il s’attendait à ce qu’Ottawa présente un surplus de 11,3 milliards $.

Dans son rapport, il a écrit que la croissance du produit intérieur brut réel était plus importante que ce qui avait été anticipé et il faisait valoir que la situation continuerait de s’améliorer vu les progrès enregistrés par l’économie américaine.

M. Fréchette incite les élus à la prudence, rappelant les dangers de profiter d’un essor économique plus favorisé par les circonstances que par des changements structurels permanents. «Cependant, une grande partie de la marge de manœuvre budgétaire est attribuable à la rapidité de la croissance de l’économie, qui excède actuellement son potentiel», a-t-il écrit.

De telles projections entrent en contradiction avec les propos tenus par le premier ministre Stephen Harper qui a souvent martelé qu’il n’y aurait pas de surplus avant 2015-2016.

Plus tôt durant le mois, M. Harper a mentionné que le déficit pour 2013-2014 serait nettement moins important que ce qui avait été prévu.

Même s’il a reconnu l’existence d’une différence de plus de dix milliards $ entre la réalité et la prévision, le premier ministre a refusé de dire que cette amélioration permettrait d’équilibrer le budget plus rapidement.

Il a plutôt indiqué qu’il y aurait un déficit de 5,2 milliards $ en 2013-2014, ce qui est clairement inférieur par rapport au montant de 16,6 milliards $ qui avait été avancé lors de la présentation du budget en février dernier.

Avant la sortie du premier ministre, bien des économistes et observateurs de la scène politique avaient déjà calculé qu’Ottawa pourrait filer vers un surplus budgétaire durant la présente année fiscale qui prendra fin le 31 mars prochain.

Le mois dernier, d’anciens hauts placés au sein du ministère des Finances ont publié un rapport dans lequel il était écrit que le gouvernement fédéral se dirigeait vers un surplus de 4 milliards $.

L’ancien sous-ministre Scott Clark et l’ex-directeur de la politique fiscale Peter DeVries avaient basé leur évaluation sur le fait qu’ils estimaient que le déficit de l’an dernier avoisinerait les 10 milliards $.

Selon le DPB, les perspectives économiques du Canada se sont améliorées plus rapidement que prévu au cours des derniers mois malgré une baisse des prix des produits de base et une atonie de l’emploi. Le document relie cette croissance à l’amélioration de l’économie américaine. «L’amélioration attendue de la conjoncture aux États-Unis devrait se traduire par un raffermissement de la demande de produits d’exportation canadiens», peut-on lire dans la mise à jour.

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