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Le suspect avait beaucoup changé, affirment des voisines

Photo: Facebook
Stéphanie Marin et Étienne Fortin-Gauthier - La Presse Canadienne

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, Qc – Le jeune homme qui a été abattu par la police après avoir foncé avec sa voiture sur deux militaires lundi était en détresse psychologique et avait radicalement changé ces derniers temps, ont affirmé des voisines.

Une femme qui habite la maison directement à côté de celle où réside le père de Martin Couture-Rouleau, 25 ans, l’a décrit comme un jeune homme normal, mais renfermé.

Il avait fait une dépression, a dit la femme qui vit sur la même rue de banlieue tranquille de Saint-Jean-sur-Richelieu.

«Il avait complètement changé. Il était dans sa bulle. C’était visible», a-t-elle confié à La Presse Canadienne, depuis sa porte de résidence entrouverte.

La femme blonde, dans la quarantaine, qui dit bien connaître le père du suspect, affirme ne jamais avoir eu d’ennuis avec lui. Mais elle précise qu’il avait vécu plusieurs coups durs, notamment la perte de son entreprise, ce qui pouvait l’avoir amené à «perdre la tête».

Son père lui disait d’aller chercher de l’aide psychologique, a-t-elle répété.

Ce n’est pas une question de terrorisme, juge-t-elle. Il avait besoin de soins.

Le père de Martin Couture-Rouleau est arrivé en voiture dans l’entrée du bungalow sobre aux briques blanches, sans aucune décoration, en début d’après-midi mardi. Vêtu d’un manteau de cuir noir, l’homme aux cheveux blancs a calmement demandé aux journalistes de le laisser tranquille.

«Je veux vivre mon deuil tout seul», a-t-il lancé avant de rentrer chez lui.

Une autre voisine, Shelley Brennan, a déclaré que le jeune homme avait beaucoup changé récemment. Elle pensait qu’il y avait un nouvel homme dans le quartier, qu’elle croyait être musulman. Puis elle a réalisé lundi soir qu’il s’agissait de Martin, a dit la femme qui habite à deux maisons de celle de Gilles Rouleau. «Cela montre à quel point il avait changé», a-t-elle dit.

«Il portait une tunique, il avait quelque chose sur sa tête, il avait une barbe, sa couleur de cheveux avait changé. Ce n’était pas le garçon dont je me rappelais», a-t-elle ajouté.

Elle a affirmé savoir que l’endroit avait été sous enquête mais qu’elle croyait qu’il s’agissait de problèmes de drogue, car il y en aurait déjà eu à cet endroit, selon elle.

Mme Brennan ne savait pas si Martin Couture-Rouleau avait emménagé de nouveau avec son père. Elle croyait qu’il avait quitté depuis un certain temps et dit ne pas l’avoir vu depuis un moment.

Lyse Laroche, 57 ans, qui habite de l’autre côté de la rue, a indiqué que le jeune homme avait changé de nom, et qu’il s’habillait d’une manière complètement différente.

Un ancien partenaire d’affaires de Martin Couture-Rouleau a confirmé que le suspect a mal pris sa déconfiture en affaires.

Kai Chang a affirmé avoir lancé — avec le suspect et un autre partenaire — une entreprise spécialisée dans le lavage d’immeubles, J.M.T.R Lavage.

Le trio a réalisé que les affaires allaient mal et a décidé de mettre un terme aux activités de la PME, a-t-il raconté.

«Il a pris une débarque, car il avait tout misé là-dessus. Je pense qu’il a été affecté grandement. Il a tout perdu», a confié Kai Chang à La Presse Canadienne en entrevue téléphonique.

Quelque temps après leur mésaventure entrepreneuriale, M. Chang a revu Martin Couture-Rouleau. Il dit l’avoir trouvé complètement transformé physiquement, mais aussi psychologiquement.

«Il avait un turban sur la tête et une barbe. Ce n’était pas le Martin que je connaissais. Il me disait qu’il connaissait le secret du monde, il avait l’air ‘brainwashé’, comme s’il était dans une secte», a confié M. Chang.

Il ne croyait cependant pas qu’il allait se radicaliser. «Quand je le visitais chez son père, ça ressemblait à une famille bien normale. Je n’avais jamais vu de guns ou de trucs du genre.» Il affirme aussi que Martin avait un enfant.

Martin Couture-Rouleau a tué l’un de deux militaires sur lesquels il a foncé. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a affirmé qu’il s’était auparavant fait confisquer son passeport pour éviter qu’il ne se rende à l’étranger afin de combattre aux côtés des djihadistes.

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