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Il faut arrêter de chercher des coupables, dit Liu

TORONTO – La présidente de Médecins sans frontières (MSF) estime qu’il faut arrêter de chercher des coupables pour le délai de réponse «désastreux» de la communauté internationale à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

La Montréalaise Joanne Liu estime que les pays devraient tenter de trouver des solutions au problème au lieu de se demander qui a fait l’erreur de sous-estimer la gravité de l’épidémie. Elle croit que la communauté internationale n’adopte pas une attitude constructive.

Les pays devraient plutôt se concentrer à aider l’Afrique de l’Ouest à contenir l’épidémie et à éviter qu’elle se propage dans des régions environnantes, selon la docteure Liu.

Mme Liu fait référence à un document interne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), obtenu par l’Associated Press et Bloomberg la semaine dernière, qui blâmait l’organisation elle-même pour son intervention initiale, lorsque l’épidémie a pris de l’ampleur.

L’éclosion d’Ebola actuelle est 20 fois plus importante que la dernière enregistrée. Les plus de 9200 personnes infectées, en plus des 4555 morts, représentent trois fois le nombre total de cas des autres éclosions.

Même si certains organismes sont arrivés dans la région, les pays tardent encore trop à fournir l’aide promise.

En septembre dernier, lors d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), les gouvernements s’étaient engagés à aider la région de diverses façons.

«Nous savons très bien que ces promesses datent du mois de septembre et elles avaient été formulées selon les besoins du moment. Mais la situation est dynamique, elle évolue (…) Nous allons courir après un train qui avance, nous ne sommes même pas à bord du train pour l’arrêter», a constaté Mme Liu.

Elle se demande comment les nouveaux centres de traitement vont trouver des employés et des gens pour leur donner des informations sur les procédures à suivre dans un tel milieu.

Jusqu’à maintenant, aucun professionnel de la santé n’a contracté l’Ebola dans une mission menée par MSF. Des employés de l’organisme, une infirmière française et un médecin norvégien, ont toutefois été infectés et ils ont survécu.

Une équipe de MSF a été dépêchée en Côte-d’Ivoire pour aider le pays à se préparer à affronter l’épidémie si le virus se répandait ailleurs sur le continent africain. Les professionnels de la santé surveillent attentivement à savoir s’il y a déjà des cas d’infection au pays. Le groupe reviendra à Genève la semaine prochaine pour rendre compte de ses observations.

«Actuellement, il est vraiment difficile d’évaluer si cela s’améliore ou pas. Mais je crois que nous n’avons pas encore de signes pour dire qu’il y a des améliorations. Nous n’en sommes pas là encore», a-t-elle conclu.

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