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La population est hors de danger, dit la police

OTTAWA – Des scènes de terreur ont ébranlé la capitale du Canada, mercredi, alors qu’un homme a été abattu après des fusillades survenues au Monument commémoratif de guerre et au parlement, tuant un soldat et faisant deux blessés.

Un tireur a été abattu au coeur même du parlement, à quelques mètres à peine de la Chambre des communes.

Selon plusieurs sources, il a été tué par le sergent d’armes du parlement, Kevin Vickers, dans le Hall d’honneur de l’édifice. Le suspect abattu a été identifié comme Michael Zehaf Bibeau, né en 1982, et un homme portant ce nom est connu des policiers à Montréal et à Vancouver.

La victime est un soldat qui montait la garde mercredi au Monument commémoratif de guerre. Le réserviste de Hamilton, Nathan Frank Cirillo, n’avait que 24 ans.

Les autres victimes n’auraient subi que des blessures mineures, même si l’une d’entre elles a été blessée par balle.

En soirée, la police d’Ottawa a levé le périmètre de sécurité au centre-ville car elle estimait que la population ne courrait plus de risque.

La police n’écartait toutefois pas l’existence d’un autre suspect. Un peu plus tôt, vers 19 h, le périmètre de sécurité avait été modifié et des édifices avaient été replacés en confinement, puisque la police affirmait à ce moment chercher activement un deuxième individu. Des caméras de sécurité de commerces pourraient avoir des images de l’un des suspects recherché, a précisé la police mercredi soir.

La colline du Parlement demeurait interdite au public en soirée, car les opérations policières s’y poursuivaient.

Tous ceux qui avaient été confinés jusque-là dans l’édifice principal du parlement ont été emmenés par plusieurs autobus de la ville à l’extérieur de la colline, d’où ils pouvaient finalement rentrer chez eux.

Mercredi soir, le premier ministre Stephen Harper a déclaré que ces fusillades sont un triste rappel que le Canada n’est pas à l’abri de ce type d’attaques, vues ailleurs dans le monde. Il a par ailleurs qualifié le tireur de «terroriste».

«Le Canada ne sera jamais intimidé», a-t-il fermement indiqué dans un rare discours télévisé.

Et pour le démontrer, le Parlement siégera tel que prévu jeudi matin, ont fait savoir par twitter deux ministres du cabinet, Jason Kenney et James Moore. Le président de la Chambre des communes, Andrew Scheer, a confirmé également la nouvelle par twitter.

Lors d’un point de presse commun en début d’après-midi, la police d’Ottawa et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont déclaré d’entrée de jeu que beaucoup de questions resteraient sans réponse, puisque les opérations policières et l’enquête étaient toujours en cours.

Ils n’ont pas voulu dire si l’homme qui a été abattu est responsable des deux fusillades, ni préciser son identité.

«Il est encore trop tôt pour pouvoir déterminer un mobile», a dit le commissaire adjoint de la division nationale de la GRC, Gilles Michaud.

Le niveau de sécurité sur la colline du Parlement est au niveau «moyen» depuis des années, a précisé la GRC, et il n’avait pas été ajusté après l’attaque de lundi contre des soldats à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec. Un soldat y a été tué et un autre blessé par un jeune homme qui affichait des sympathies pour les djihadistes.

Le commissaire Gilles Michaud a admis avoir été surpris par les événements. «Si nous avions su que cela se préparait, nous aurions tenté de l’empêcher», a-t-il déclaré.

Une gigantesque opération policière a ainsi été déployée mercredi sur la colline parlementaire et dans ses environs peu après 9 h 52, après que de multiples appels eurent été logés auprès de la police d’Ottawa pour rapporter des coups de feu.

Au cours de la matinée, des passants avaient été emmenés pour leur sécurité à l’intérieur de certains bâtiments. Tous ceux qui étaient confinés à l’intérieur se faisaient dire par la police de se tenir loin des fenêtres. Les toits des bâtiments à proximité du parlement ont été ratissés. La panique s’est fait sentir à plus d’une occasion dans les rues d’Ottawa mercredi, alors que des policiers armés se déplaçaient et évacuaient des édifices et des secteurs du centre-ville, qui a été paralysé une bonne partie de la journée.

Le premier ministre Stephen Harper a rapidement été évacué du parlement mercredi matin. Il s’est entretenu au cours de la journée avec le président américain Barack Obama et avec le premier ministre d’Israël, Benyamin Netanyahou, a fait savoir le bureau du premier ministre.

L’homme qui a été abattu au parlement est arrivé dans une voiture noire et est entré par la porte principale, sous la Tour de la paix, selon un témoin. Il était habillé en noir et avait un foulard autour de son visage.

Des témoins ont rapporté des coups tirés dans plusieurs couloirs du parlement. Certaines personnes ont quitté l’édifice en se servant des échafaudages qui sont installés pour des rénovations.

C’était le matin des caucus des partis politiques, la journée la plus occupée de la semaine au Parlement, ce qui signifie que la majorité des députés étaient présents dans l’édifice du Centre.

La députée néo-démocrate Rosane Doré Lefebvre assistait à la réunion hebdomadaire de son parti, qui a lieu dans une salle adjacente au Hall d’honneur du parlement.

«Soudainement, nous avons entendu des coups de feu, et ils se rapprochaient de nous, a-t-elle raconté. Les agents ont vite verrouillé la porte et nous ont demandé de nous cacher sous les tables».

«Après un moment — le temps s’est suspendu, je n’arrive plus à me souvenir combien de temps nous sommes restés là — on nous a ordonné de sortir en silence et en courant. C’est là que j’ai senti l’odeur de poudre».

Elle a qualifié les événements «d’irréels». «C’est notre institution démocratique qui a été attaquée. C’est troublant», a-t-elle ajouté.

Fusillade au Monument commémoratif de guerre

Le réserviste Nathan Frank Cirillo, au garde-à-vous devant le Monument où le Jour du souvenir est commémoré à chaque année, a été tiré à bout portant à deux reprises, a rapporté un témoin.

Un autre témoin, Scott Walsh, travaillait dans un puits d’accès près de l’édifice de l’Est, entre le Monument et l’édifice du Centre, lorsqu’il a entendu des échos de coups de feu. Il a vu un homme avec de longs cheveux noirs, le visage couvert par un foulard blanc.

«Il avait une arme à double canon, il était à environ cinq pieds de moi et il a couru près de nous», a-t-il dit.

Le tireur a détourné une voiture sous la menace de son fusil et s’est dirigé vers la Tour de la paix, a ajouté M. Walsh.

Deux personnes ont pratiqué des techniques de réanimation sur le militaire atteint par balles sur les marches du Monument, jusqu’à ce qu’il soit placé sur une civière et emmené par ambulance peu après 10 h.

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