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La sécurité au Parlement scrutée à la loupe

OTTAWA – Les coups de feu qui ont tué un soldat au Monument commémoratif de guerre du Canada et la fusillade subséquente à l’intérieur des murs du parlement ont soulevé des questions et des inquiétudes concernant la sécurité dans la capitale.

Les députés et les sénateurs se sont souvent questionnés sur la facilité avec laquelle les membres du public avaient accès aux bâtiments du parlement. Le rôle du Canada dans la campagne contre le groupe terroriste État islamique a haussé le niveau d’inquiétude au cours des récentes semaines.

«L’intention était de ne pas transformer le parlement en Fort Knox, a dit le député libéral Marc Garneau. Mais aujourd’hui, nous avons atteint un nouveau point.» Bien que les visiteurs doivent franchir un détecteur de métaux, a souligné M. Garneau, ils ont facilement accès à la majorité des bureaux parlementaires une fois à l’intérieur de l’édifice.

«Si quelqu’un veut se précipiter dans l’immeuble, il n’a qu’à marcher, sortir son arme, et courir avant que quelqu’un puisse intervenir efficacement.»

Karl Bélanger, l’attaché de presse du chef du NPD, Thomas Mulcair, convient que les mesures de sécurité devront être révisées et modifiées afin qu’un pareil incident ne se répète pas.

Le député néo-démocrate Charlie Angus, qui a entendu les échos des tirs lors de la réunion des députés du parti, mercredi, a dit que «soudainement, les portes des salles où se déroulent les caucus parlementaires ne semblaient pas être très, très solides».

M. Angus dit toutefois espérer que la colline du Parlement ne sera pas transformée en forteresse. «ll est important de se rappeler que la colline du Parlement est une magnifique place publique où on peut jouer au football, faire du yoga, manger un lunch ou protester. On ne peut pas perdre cela. On doit augmenter la sécurité, il faut mieux protéger les gens mais il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un espace public où les Canadiens se sentent les bienvenus.»

Le député libéral John McKay partage ce sentiment. «Cet édifice est l’édifice du peuple. Nous avons toujours été fiers de son accessibilité à la population, a-t-il déclaré. Je n’ose pas croire qu’on fermerait l’accès à cause des peurs légitimes et de la paranoïa. Cela changerait tout.»

Ironiquement, des députés se sont récemment plaints de ne pas pouvoir circuler librement sur la colline du Parlement en présence de cortège officiel. Des représentants de la Gendarmerie royale du Canada, le directeur du Service de police d’Ottawa et le directeur du Service de sécurité de la Chambre des communes ont même témoigné à ce sujet, mardi.

Des mises en garde du vérificateur général

Il y a deux ans, le vérificateur général du Canada avait appelé à de meilleures mesures de sécurité sur la colline du Parlement.

Quatre entités distinctes supervisent la sécurité à la colline du Parlement — le détachement de la colline du Parlement de la GRC, les services de sécurité de la Chambre des communes, le Service de sécurité du Sénat et la police d’Ottawa, qui est responsable des rues de la ville avoisinant les édifices du Parlement.

Dans un rapport en 2012, le vérificateur général Michael Ferguson a recommandé d’unir les forces de sécurité «sous un seul poste de commande, dans le but de répondre aux situations de manière plus efficace».

Le rapport de M. Ferguson faisait référence à une défaillance de la sécurité en 2009 qui impliquait des manifestants de Greenpeace ayant investi le bloc ouest et ayant déroulé une bannière. «Des analyses subséquentes révèlent que le mandat des services de sécurité de la Chambre des communes couvrait le secteur à l’intérieur des édifices sous sa responsabilité et que le mandat de la GRC couvrait l’extérieur, mais qu’aucune organisation n’avait de mandat clair pour les toits de l’édifice», indique le rapport.

À la fin de l’année dernière, la GRC a ajouté de nouvelles caméras vidéo près des entrées piétonnes de la colline du Parlement, et une installation de contrôle des véhicules sur Wellington, le boulevard en face des édifices du parlement. Certaines caméras peuvent enregistrer des vues panoramiques et des gros plans.

Des notes internes de la GRC dévoilées grâce à la Loi sur l’accès à l’information affirment que le plan visait à accroître la couverture vidéo de l’enceinte du Parlement de 35 pour cent à 100 pour cent.

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