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Fusillade au parlement: des députés inquiets

Photo: The Associated Press

MONTRÉAL – Le bilan de la tragédie ayant secoué le parlement à Ottawa mercredi aurait pu s’alourdir de façon considérable puisque les élus et le personnel qui s’y trouvaient semblent avoir mis un certain temps avant de se rendre compte qu’un attentat était en train de se produire.

«Je pensais que c’était un gros chariot qu’on était en train de pousser trop rapidement», a raconté le député néo-démocrate Alexandre Boulerice, rejoint au téléphone alors qu’il se trouvait à l’intérieur d’une salle sécurisée avec d’autres élus et employés du Parlement.

Selon lui, les échanges de tirs sont survenus à proximité du couloir qui se trouvait entre le caucus du Parti conservateur et celui du Nouveau Parti démocratique (NPD).

«Ça s’est passé trois ou quatre fois et là, on s’est rendu compte que c’était des coups de feu à cinq mètres dans le couloir», a raconté M. Boulerice, qualifiant les événements de «traumatisants».

S’il estime que la sécurité du parlement sera changée à jamais par cet attentat, le député de Rosemont—La-Petite-Patrie a salué l’intervention rapide des gardiens et du personnel de sécurité sur place.

«Ils sont arrivés pour bloquer l’accès aux portes, a-t-il confié. On nous a demandé de nous réfugier sous les tables et là, nous avons entendu entre 25 et 30 coups de feu. Nous sommes sortis rapidement, en courant, vers une autre pièce.»

La victime est un soldat qui montait la garde au Monument commémoratif du guerre. Il a succombé à ses blessures. Un tireur aurait été abattu par le sergent d’armes du parlement, Kevin Vickers, dans le Hall d’honneur.

M. Boulerice n’a toutefois pas voulu spéculer quant aux motifs qui auraient pu motiver l’attaque.

Louis Plamondon, du Bloc québécois, croit également que le bilan de la tragédie aurait pu être beaucoup plus lourd si le tireur avait emprunté un chemin différent entre les murs du parlement.

«S’il s’était arrêté en plein milieu en rentrant au parlement (…) il aurait pu faire un carnage incroyable, a raconté le député de Bas-Richelieu—Nicolet—Bécancour. Il aurait même pu tuer le premier ministre.»

Encore sous le choc des événements, les partis de l’opposition à Ottawa ont néanmoins condamné sans réserve les agissements du ou des responsables de l’attaque.

Autant le NPD, le Parti libéral du Canada (PLC) que les bloquistes ont tenu à partager la douleur des proches et de la famille du militaire ayant perdu la vie.

«La terrible attaque de ce matin a bouleversé tous les Canadiens et ébranlé la quiétude de notre capitale nationale», a souligné le secrétaire principal du chef néo-démocrate Thomas Mulcair, Karl Bélanger.

En attendant de comprendre «l’énormité de ce qui s’est produit», la formation politique a appelé les Canadiens à demeurer «unis malgré la douleur» et à «ne pas céder à la peur».

De son côté, la directrice de la planification des communications du PLC, Kate Purchase, a affirmé que les Canadiens étaient «profondément choqués» par le décès du militaire «lâchement abattu alors qu’il montait la garde».

«Cette violence dirigée contre nos institutions démocratiques est odieuse», souligne-t-elle, dans une déclaration envoyée par courriel.

Le gouverneur général du Canada, David Johnston, a quant à lui remercié, dans un communiqué, le personnel d’urgence ainsi que les premiers répondants pour leur «professionnalisme» et leur «courage».

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