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Les Iraniens s'intéressent au contenu web canadien

OTTAWA – Des millions d’Iraniens regardent sur Internet des messages pro-démocratie générés au Canada et ils parcourent ces pages plus longtemps que l’internaute moyen.

C’est ce qu’ont affirmé mercredi deux responsables du ministère des Affaires étrangères lors de la conférence des technologies du gouvernement (GTEC) à Ottawa, qui se poursuit jeudi.

Leur présentation a offert un nouvel aperçu des initiatives de diplomatie numérique du gouvernement, un moyen pour tenter d’entrer directement en contact par Internet avec la population en Iran et en Syrie — deux pays où le Canada a fermé ses ambassades.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a indiqué mardi qu’il avait discuté des efforts de diplomatie numérique du Canada avec le secrétaire d’État américain John Kerry lors de leur rencontre ayant porté plus largement sur les moyens de combattre les menaces du groupe armé État islamique (ÉI) sur les réseaux sociaux.

Plus tôt cet été, M. Baird avait écrit dans un article d’opinion que le rayonnement en Iran, grâce à un effort conjoint avec l’Université de Toronto, avait rejoint 4,5 millions d’utilisateurs uniques en Iran.

Ian Anderson, qui travaille au sein du ministère, a expliqué lors de la conférence que la majorité des visiteurs passaient plus de temps qu’anticipé à lire les messages canadiens, s’intéressant au contenu sur les droits de l’homme et sur l’avenir de l’Iran comme démocratie.

«Si quelqu’un passe 30 secondes sur une page, c’est plutôt bon. Pour nous, la moyenne de temps passé sur nos pages peut atteindre deux ou trois minutes», a relaté M. Anderson.

«Les personnes tiennent donc à passer du temps à regarder notre contenu sur la position du Canada, sur les idées pour l’avenir de l’Iran, ce genre de choses.»

Le gouvernement a lancé le site Internet «Global Dialogue on the Future of Iran» en partenariat avec l’école Munk des affaires internationales de l’Université de Toronto, qui a organisé des forums en ligne ciblant les Iraniens. Le gouvernement et l’université cherchent à mesurer l’impact du projet.

Le site a été lancé en mai 2013 après que le Canada eut fermé son ambassade à Téhéran en septembre 2012, coupant les liens avec le pays.

Certains détracteurs ont demandé que le Canada ouvre à nouveau une ambassade afin de renouer les liens avec les Iraniens.

M. Anderson a fait valoir aux participants qu’un rayonnement auprès de 4,5 millions d’internautes dans un pays de 77 millions d’habitants était significatif.

«La manière dont nous obtenons le chiffre de 4,5 millions est par le nombre d’adresses IP provenant de l’intérieur de l’Iran», a-t-il expliqué.

«Si vous connaissez la situation de l’Internet en Iran, vous savez que beaucoup de gens doivent utiliser des logiciels de contournement pour éviter la censure. C’est donc quelque chose de très difficile à calculer.»

Quand l’école Munk a organisé un premier dialogue en ligne l’an dernier, les autorités iraniennes ont bloqué l’accès au forum en quelques heures, a-t-il raconté.

«Ce que ça veut dire, c’est que parce que ces plateformes sont bloquées, ces 4,5 millions de personnes ou d’appareils, ou de personnes ayant accès à ces appareils, participent à un dialogue politique qui n’existerait pas sans cela», a noté M. Anderson.

«C’est ce que nous croyons être le plus important: nous créons un espace politique pour notre audience afin qu’elle ait des discussions sur des enjeux comme les droits de l’homme et la liberté religieuse, ce qui n’existerait pas autrement.»

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