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Des demandes syndicales dépassées, dit Couillard

PÉKIN, Chine – Les demandes du front commun syndical des employés de l’État relèvent d’une autre époque, estime le premier ministre Philippe Couillard.

À sa dernière journée de mission en Chine, vendredi, le premier ministre a accueilli avec beaucoup de réticence la liste de demandes des syndicats du secteur public et parapublic.

Le Front commun regroupant la CSN, la FTQ et le Secrétariat intersyndical (APTS, SFPQ, CSQ) réclame notamment un rattrapage salarial de 13,5 pour cent sur trois ans, ce qui équivaut à environ 4,08 milliards $, selon ses estimations.

Au cours d’un point de presse vendredi matin dans un hôtel de Pékin, Philippe Couillard a jugé «ambitieuse» la liste d’épicerie des syndicats. Ces demandes sont dépassées, et correspondent à une époque révolue, selon lui.

«C’est un peu de bonne guerre que les demandes initiales soient élevées, a-t-il d’abord déclaré. Je dirais que c’est plus dans ce qu’on appelle les chiffres d’une autre époque. On n’est plus à l’époque de ce genre de disponibilité budgétaire.»

Son président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, avait quant à lui parlé quelques heures plus tôt, à Québec, de demandes déconnectées de la réalité. M. Couillard a nuancé, affirmant qu’il s’agissait plutôt de demandes «déconnectées de l’époque budgétaire».

Les revenus de l’État ont décru, a-t-il fait valoir, et il faut que les syndicats s’y fassent.

«On a eu de nombreuses années de croissance nominale des revenus de l’État de quatre ou cinq pour cent, on n’est plus là. On est à trois pour cent, comme la plupart des économies actuelles. On doit tenir compte de cette réalité.»

Il en a profité pour lancer une mise en garde aux représentants du secteur public en leur rappelant son objectif prioritaire: l’atteinte de l’équilibre budgétaire.

«Chose certaine, on ne replongera pas dans le déficit», a-t-il dit.

En même temps, M. Couillard se défend bien de vouloir provoquer les syndicats du secteur public et assure qu’il aborde les négociations de façon «ouverte».

«Je ne veux pas casser du sucre sur le dos des syndicats, je veux parler avec eux correctement. J’espère qu’on va trouver un terrain d’entente», a-t-il exprimé.

Le premier ministre a également tenu à s’adresser à ses concitoyens en vue des rondes de négociations à venir.

«Je veux dire à la population qu’on va négocier de bonne foi», a-t-il affirmé.

La hausse salariale de 13,5 pour cent sur trois ans inclut des sommes pour la protection du pouvoir d’achat, l’amélioration des conditions de vie et surtout le rattrapage graduel de la rémunération par rapport à d’autres secteurs.

Les représentants des 400 000 employés de l’État réclament aussi un montant variable, à être versé à l’échéance de la convention collective pour combler l’écart de rémunération avec le secteur privé.

Les conventions collectives viennent à échéance en mars 2015.

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