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La grève a coûté au moins 1,5 million à la SQ

QUÉBEC – La contestation étudiante a coûté environ 1,5 million $ uniquement en heures supplémentaires à la Sûreté du Québec, a révélé le grand patron de la force policière, Richard Deschesnes.

En commission parlementaire sur l’étude des crédits jeudi, M. Deschesnes a indiqué que plus de 28 000 heures supplémentaires avaient été compilées depuis le début du boycott des cours.

Il a précisé que son calcul des coûts ne tient même pas compte des heures régulières ni des autres dépenses afférentes.

En point de presse avant sa comparution, M. Deschesnes a affirmé que les leaders étudiants perdent le contrôle des manifestations.

Il prétend qu’ils ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités.

Appelé à commenter les interventions parfois musclées des forces de l’ordre au cours des dernières semaines, il a affirmé que la police intervient dans «le respect de la démocratie» et suggère qu’on ne peut lui imputer les dérapages.

«Il y a des gens qui organisent des manifestations et qui n’ont pas le contrôle. Je dirais que c’est une responsabilité qui appartient à tout organisateur d’une manifestation: lorsqu’on fait une manifestation publique, on doit s’assurer d’avoir le contrôle des gens qui participent à notre manifestation.»

Au cours des deux derniers mois de contestation étudiante, plusieurs manifestants se sont plaints du recours à la force excessive par les policiers. Un étudiant a été blessé à l’oeil, tandis que deux députés, Amir Khadir et Denis Trottier, ont eux-mêmes goûté à la médecine de l’escouade anti-émeute au cours d’une manif devant l’Assemblée nationale.

M. Deschesnes soutient néanmoins que l’usage de la force a semblé bien balisé.

«Je n’ai pas vu personnellement de cas évident de brutalité policière», a-t-il affirmé, en ajoutant que lorsqu’une manifestation est déclarée illégale, les policiers doivent «prendre les moyens nécessaires pour rétablir l’ordre et faire respecter la loi».

En commission parlementaire, son collègue responsable de la surveillance du territoire, Marcel Savard, a indiqué que la SQ ne disposait pas d’agents infiltrateurs à proprement parler au sein du mouvement étudiant, mais que des agents en civil surveillaient les mouvements de foule.

Toujours à propos des heurts avec les étudiants, le porte-parole péquiste en matière de sécurité publique, Bertrand St-Arnaud, a interpellé le ministre Robert Dutil, au cours de la commission parlementaire, sur le rôle des agents de sécurité embauchés par les directions des universités pour faire respecter les injonctions qui donnent libre accès aux étudiants contre le mouvement de contestation.

Des cas d’abus d’autorité ont en effet été rapportés. Des patrouilleurs d’agences privées auraient intimidé des étudiants et des professeurs, auraient forcé ces derniers à rester dans leur classe pour donner leur cours et auraient effectué des contrôles d’identité dans des classes.

«Il y a comme un climat qui me semble problématique, a dit M. St-Arnaud. (…) Je demande au ministre s’il trouve ça normal.»

M. Dutil a répondu que ce sont les universités qui ont retenu les services des agences de sécurité.

«Est-ce que les mesures prises par les universités pour appliquer les décisions des tribunaux sont normales? Je ne commenterai pas.(…) Il n’y a pas eu d’enquête, il n’y a pas eu de plainte, il ne s’est rien passé.»

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