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Stephen Harper arrive en Chine pour une mission

HANGZHOU, Chine – Stephen Harper est arrivé jeudi en Chine pour une visite officielle de quatre jours qui sera largement consacrée à renforcer les liens économiques avec le deuxième partenaire commercial du Canada.

M. Harper et son épouse, Laureen, ont été accueillis à l’aéroport de Hangzhou par le vice-gouverneur de la province du Zhejiang, Liang Liming, et d’autres dignitaires chinois. Le premier ministre dirigera vendredi une délégation de gens d’affaires dans cette métropole industrielle en pleine expansion située au sud de Shanghai. Hangzhou, qui compte de plus en plus de Chinois de la classe moyenne, pourrait offrir de belles occasions d’affaires pour des PME canadiennes.

Le déficit commercial du Canada avec la Chine atteint environ 31 milliards $, et le gouvernement conservateur espère augmenter les exportations canadiennes vers ce pays. M. Harper devrait faire une annonce commerciale importante vendredi à Hangzhou.

La délégation canadienne comprend des producteurs de porc, de boeuf et de céréales, ainsi que des représentants d’entreprises de services financiers et de sociétés minières, pétrolières et gazières. Le ministre de l’Industrie, James Moore, et celui du Commerce international, Ed Fast, sont aussi du voyage.

M. Harper visitera aussi le musée de la médecine traditionnelle chinoise Hu Qing Yu Tang. Selon des sondages, de plus en plus de Canadiens se tournent vers des médecines traditionnelles, en complément de la médecine moderne. Il rencontrera aussi le président du groupe Alibaba, le numéro un mondial du commerce électronique par téléphone mobile.

Le premier ministre passera ensuite la fin de semaine dans la capitale, où il rencontrera le président chinois, Xi Jinping.

Alex Neve, secrétaire-général d’Amnistie International Canada, presse M. Harper de faire des droits de la personne un important sujet de discussions avec M. Xi. La dernière visite du premier ministre canadien en Chine remonte à il y a près de trois ans, et selon M. Neve, il y a eu très peu d’améliorations à ce sujet, en Chine, depuis ce temps.

«En fait, durant ce temps, il y a eu beaucoup trop de reculs et de transgressions, qui continuent aujourd’hui», a-t-il déclaré, en faisant allusion au Falun Gong, aux Ouïgours musulmans et à l’emprisonnement de dissidents politiques.

Une source gouvernementale a précisé que le premier ministre abordera la question des droits de la personne au cours de cette rencontre au sommet.

L’annonce la plus importante de ce voyage devrait cependant être la création au Canada d’un centre de conversion de devises. Cette entente ferait du Canada le premier pays des Amériques à offrir un tel centre pour le yuan (ou remnibi), après Hong Kong, Singapour, Séoul, Taipei, Londres, Paris, Francfort, Luxembourg et Sydney.

Agréés par la banque centrale chinoise, ces centres permettent essentiellement de commercer plus rapidement, et de façon plus sécuritaire, directement en devise chinoise, en évitant tout intermédiaire — habituellement le dollar américain. Actuellement, les exportateurs canadiens qui font affaires en Chine doivent utiliser le dollar américain, ce qui augmente leurs coûts et ralentit les transactions.

L’implantation d’un tel centre au Canada offrirait par ailleurs un atout concurrentiel face aux Américains, en attirant des activités commerciales internationales.

Le p-d-g du Conseil canadien des chefs d’entreprise, John Manley, croit aussi que Pékin demandera au premier ministre Harper de clarifier la position d’Ottawa sur les investissements chinois au Canada.

«Et j’espère que (M. Harper) le fera, car nous aurons toujours besoin de capitaux au Canada pour développer nos ressources naturelles — et la Chine constitue une source importante de capitaux étrangers», a indiqué cet ancien ministre libéral fédéral de l’Industrie, des Affaires étrangères et des Finances sous Jean Chrétien.

Depuis la dernière visite de M. Harper dans ce pays en 2012, les conservateurs ont restreint les investissements d’une société d’État chinoise dans l’industrie des sables bitumineux en Alberta, et n’ont toujours pas répondu à l’invitation de Pékin de négocier un accord de libre-échange. Le gouvernement conservateur a ensuite mis du temps à ratifier avec la Chine l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers.

Le climat s’est envenimé davantage, au cours des derniers mois, lorsque le premier ministre Harper a accusé les Chinois d’avoir mené une cyberattaque au Conseil national de recherches du Canada. Pékin a ensuite porté des accusations d’espionnage contre un couple de Canadiens vivant en Chine.

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