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Relance d'Aveos: des discussions mais informelles

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le Fonds de solidarité FTQ, la FTQ et son syndicat dans ce secteur confirment que des discussions ont bel et bien lieu pour tenter de relancer l’usine d’entretien d’avions Aveos, qui employait quelque 1800 travailleurs à Montréal.

«Il n’y a pas un comité de relance formel qui a été mis en place, mais il y a des discussions qui ont lieu entre les représentants syndicaux, les représentants du milieu des affaires et du gouvernement pour trouver une solution», a confirmé en entrevue, lundi, le conseiller principal aux relations de presse et aux communications du Fonds de solidarité FTQ, Patrick McQuilken.

Le Fonds pourrait éventuellement être intéressé à y investir, puisque sa mission première est de maintenir et créer des emplois, mais on n’en est pas encore là, a-t-il indiqué.

«Au Fonds de solidarité FTQ, on suit le dossier, étant donné que notre mission première, c’est la création et le maintien d’emplois. C’est très normal», a commenté M. McQuilken.

D’abord et avant tout, il importe de trouver une entreprise apte à effectuer le travail d’entretien des aéronefs, rappelle-t-il.

«Ce qui est important, c’est d’identifier un acquéreur stratégique qui serait intéressé à se manifester pour l’entreprise. Le Fonds de solidarité ne répare pas des avions. Il faut trouver une entreprise qui s’y connaît dans le milieu. Et c’est ça que les gens qui se parlent de manière plus informelle sont en train, présentement, d’évaluer», a-t-il dit.

De son côté, la FTQ, la centrale syndicale à laquelle est affilié le syndicat des employés d’Aveos au Québec, a brièvement confirmé, par voie de communiqué, l’existence de discussions.

«Des discussions intensives ont actuellement cours entre les principaux acteurs sur les possibilités d’assurer la relance des activités d’entretien et de réparation d’avions. Jusqu’ici, aucun scénario précis n’a été évoqué et la presse sera informée en temps opportun sur toute décision en ce sens», précise le communiqué conjoint de la FTQ et du syndicat pancanadien, l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA-FTQ).

Le syndicat et la centrale rapportent qu’un comité de reclassement a également été formé pour élaborer un plan d’action afin de trouver d’autres emplois aux travailleurs touchés ou de les diriger vers des programmes, comme c’est habituellement le cas lors de fermetures d’entreprises.

Le 19 mars dernier, Aveos a annoncé la fermeture de ses trois centres d’entretien des avions à Montréal, Winnipeg et Mississauga, touchant 2600 employés, dont 1800 à Montréal. Aveos effectuait l’entretien des avions pour Air Canada, qui s’était pourtant engagé, lors de sa privatisation, à garder ces emplois au pays.

Depuis, les trois maires des villes concernées ont écrit au premier ministre du Canada, Stephen Harper, pour lui demander d’intervenir afin de maintenir ces emplois au pays. Le syndicat a également demandé au ministre des Transports, Denis Lebel, d’agir en ce sens, en vain.

L’AIMTA doit comparaître devant le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités mardi à Ottawa. Le comité étudiera le dossier de la fermeture d’Aveos.

L’AIMTA et la FTQ ont également demandé lundi au gouvernement Harper de faire respecter la loi qui garantissait le maintien des emplois au pays.

De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, qui a oeuvré pendant plusieurs années chez Air Transat, laisse entendre que le temps presse. «J’ai parlé à des amis chez Air Canada qui me disent que 18 avions de la flotte de plus de 200 appareils sont dus en avril et mai pour des entretiens majeurs qui durent 21 jours par appareil. C’est important que ça se fasse au Québec», a-t-il commenté.

M. Legault ne souhaite pas qu’une entreprise étrangère s’engage dans le dossier d’une possible relance d’Aveos; il préfère y voir Air Canada. «Le seul opérateur intéressant que je vois pour l’instant, c’est Air Canada. Nous avons déjà eu de mauvaises expériences avec des entreprises étrangères, qui ne se gênent pas pour transférer des emplois ailleurs», a-t-il opiné.

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