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L'entrepreneur Lino Zambito plaide coupable

MONTRÉAL – L’entrepreneur Lino Zambito s’est reconnu coupable, jeudi matin, d’avoir tenté d’influencer les élections à Boisbriand, dans les Laurentides.

En juin 2009, il avait tenté d’obtenir que Marlène Cordato et Patrick Thiffault s’abstiennent de poser leurs candidatures à la mairie lors de l’élection municipale à Boisbriand de novembre 2009.

En échange, il leur promettait de faire en sorte qu’aucun candidat ne se présente contre eux dans leurs districts respectifs.

À sa sortie du palais de justice de Saint-Jérôme, l’avocat de l’homme d’affaires, Louis Belleau, a qualifié cette manoeuvre de «pacte de non-agression».

«Aucun candidat se serait présenté contre la mairesse, si elle (Marlène Cordato) ne se portait pas candidate à la mairie. (…) Le DGE (Directeur général des élections) considère que c’est un délit, et M. Zambito a plaidé coupable strictement à cette infraction-là», a-t-il précisé.

L’entrepreneur, qui a déballé son sac récemment à l’émission «Enquête» de Radio-Canada, a ainsi contrevenu à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Il a écopé d’une amende de 1000 $ avec les frais, qui devra être payée dans un délai de six mois.

M. Zambito est propriétaire de l’entreprise Infrabec, qui fait face à une dizaine d’accusations concernant le contrat de 28 millions $ pour la construction de l’usine d’épuration des eaux de Boisbriand.

En entrevue à Radio-Canada plus tôt ce mois-ci, l’entrepreneur a soutenu que les dirigeants de firmes d’ingénieurs étaient «les plus proches du pouvoir» et qu’ils demandaient aux entrepreneurs de leur «donner un coup de main» pour arriver à leurs fins.

M. Zambito et la firme d’ingénierie Roche, qui a obtenu le contrat des plans de l’usine d’épuration des eaux de Boisbriand, auraient organisé cinq soirées de financement pour l’ex-ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau, recueillant des centaines de milliers de dollars pour le Parti libéral du Québec.

En octobre 2009, «Enquête» révélait que M. Zambito avait proposé à des élus d’éviter la tenue d’élections municipales.

Selon les informations qui avaient été présentées, l’homme d’affaires avait vraisemblablement obtenu la part du lion des contrats en construction à Boisbriand au cours des cinq années précédentes. Les données obtenues par Radio-Canada en vertu de la Loi sur l’accès à l’information indiquaient que la compagnie Infrabec avait reçu 75 pour cent de la valeur totale des contrats.

Puis en février 2011, un coup de filet de l’escouade Marteau avait mené aux arrestations de sept personnes.

Sylvie Saint-Jean, ancienne mairesse de Boisbriand, Claude Brière, ancien conseiller municipal de Boisbriand, Lino et Giuseppe Zambito, respectivement vice-président et président de la firme de construction Infrabec, Rosaire Fontaine, ingénieur chez BPR-Triax, France Michaud, vice-présidente chez Roche, et Gaétan Morin, également employé de cette firme d’ingénieurs, avaient ainsi été interpellés pour répondre à un total de 28 chefs d’accusations.

La Sûreté du Québec (SQ) avait alors révélé que des firmes ou des entrepreneurs versaient des contributions politiques illégales, des pots-de-vin ou, encore, qu’ils offraient des cadeaux à des élus ou des fonctionnaires. En retour, ils recevaient des informations qui les ont privilégiés dans l’obtention de contrats qui, selon la SQ, étaient importants et lucratifs.

Des accusations de fraude, d’abus de confiance, de corruption, d’influence sur un fonctionnaire, de complot, d’extorsion et de menaces ont été retenues.

Par ailleurs, M. Zambito fait également face à dix chefs d’accusation au criminel.

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