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Les chauffeurs devont montrer patte blanche

MONTRÉAL – Les 20 000 chauffeurs de taxi du Québec devront dorénavant montrer patte blanche.

Ainsi, dès le 1er décembre, un nouveau mécanisme sera en place pour vérifier les antécédents judiciaires des aspirants chauffeurs de taxi. Cette mesure s’appliquera aussi pour les chauffeurs qui renouvelleront leur permis de taxi à compter du 1er janvier 2015.

Les autorités ont aussi prévu une mesure d’atténuation. Le demandeur, s’il a des antécédents criminels, aura la possibilité de soumettre une demande d’analyse de son dossier. Ainsi, il pourrait continuer son boulot si, par exemple, le délit commis n’a aucun lien avec son métier.

Le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, et le maire de la Ville de Montréal, Denis Coderre, ont fait le point sur ces mesures dimanche matin au bureau de Transports Québec, au centre-ville de Montréal.

«Le statu quo, a mentionné le ministre qui aussi responsable de la région de Montréal, n’est pas une solution viable car il risque de rompre le lien de confiance entre l’industrie et la clientèle. Je crois donc que les clients de même que la très grande majorité des chauffeurs, qui sont des travailleurs honnêtes, y trouveront également leur compte» a-t-il ajouté.

Les mesures étaient prévues depuis 2001, en vertu de l’article 26 de la Loi concernant les services de transport par taxi mais leur application a été retardée en raison d’un «flou juridique».

«J’ai demandé aux avocats de la Société d’assurance-automobile du Québec (SAAQ) et ceux de mon ministère de régler rapidement ce flou juridique pour appliquer les mesures comme elles avaient été écrites en 2001. Cela s’est fait en 60 jours. Puis, j’ai appelé le maire Denis Coderre compte tenu de la responsabilité avec le Bureau du taxi de Montréal. Il a aussi dit oui pour agir rapidement», a dit le ministre.

L’an dernier, le Service de police de la Ville de Montréal avait relevé 29 cas d’agressions sexuelles s’étant déroulées dans des véhicules-taxis. Trois chauffeurs ont été arrêtés.

Récemment, l’industrie du taxi à Montréal avait dénoncé la série d’agressions sexuelles perpétrées par un chauffeur de taxi dans le secteur Notre-Dame-de-Grâce. Il aurait agressé quatre femmes ces derniers mois.

Les représentants du monde du taxi s’est d’ailleurs félicité du nouveau mécanisme de contrôle qui cadre, disent-ils, avec la politique sur l’industrie du taxi dévoilée en août dernier

De son côté, le plus important regroupement de chauffeurs de taxis au Québec, le Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM), a lui aussi bien accueilli la décision du gouvernement du Québec.

« Il en reste beaucoup à faire, mais cette mesure, affirme Mario Denis, coordonnateur du RTAM, augmente d’un cran la sécurité des utilisateurs de taxis de Montréal et de tout le Québec. Elle professionnalise un peu plus encore le statut de chauffeur de taxi qui doivent être considérés comme des professionnels au même titre que les chauffeurs de camion», a-t-il conclu.

Pour sa part, le maire de Montréal estime que ces nouvelles mesures devraient rassurer tout le monde.

« La vérification des antécédents judiciaires des chauffeurs s’inscrit dans la ferme volonté de la Ville d’assurer une sécurité adéquate aux clients comme aux membres de l’industrie» a dit M. Coderre.,

Un guichet d’information unique sera mis à la disposition des chauffeurs. Mais ces derniers devront payer eux-mêmes pour la vérification des antécédents judiciaires, une facture dépassant la centaine de dollars.

Le ministre Poëti n’a pas été en mesure de dire combien de chauffeurs pourraient devoir quitter leur métier. Selon lui, on devrait avoir un portrait de la situation dans deux ans.

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