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Canada: peu de projets pour les femmes autochtones

OTTAWA – L’agence fédérale canadienne responsable de promouvoir l’égalité des sexes et l’avancement des femmes a approuvé peu de projets destinés aux femmes autochtones, qui sont pourtant particulièrement touchées par la violence et la pauvreté.

Depuis 2011, seulement 31 des 210 programmes de Condition féminine Canada étaient destinés aux femmes et aux filles autochtones, soit moins de 15 pour cent du total.

L’agence a fourni ces chiffres après une demande de la porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de condition féminine, Niki Ashton.

Condition féminine Canada n’a pas donné de détails sur la nature des projets, mais les données rendues publiques démontrent que ceux visant les femmes autochtones sont peu nombreux.

Cela peut s’expliquer, entre autres, par les projets qui ont été soumis à l’agence. Dans la catégorie «Amener les jeunes à freiner la violence contre les femmes sur les campus», par exemple, seulement une des 53 propositions concernait les femmes autochtones, et elle n’a pas été sélectionnée.

Toutefois, plusieurs autres programmes suggérés au ministère abordaient la problématique des femmes autochtones. Parmi ceux qui visaient à «amener la communauté à cesser la violence contre les femmes et les filles», 66 des 308 propositions se concentraient sur les Autochtones. Or, seulement trois de ces projets ont été retenus.

«Toutes les propositions doivent répondre à certains critères pour être approuvées. (…) Si elles ne sont pas acceptées, Condition féminine Canada peut travailler avec les organisations pour qu’elles puissent améliorer leurs prochaines soumissions», a indiqué le porte-parole de la ministre Kellie Leitch, Andrew McGrath.

Ainsi, les projets devront répondre aux objectifs de chaque catégorie, ils devront avoir des effets importants et l’argent investi devra être dépensé de façon rentable, selon M. McGrath.

«Cela démontre vraiment le peu de dévouement du gouvernement, s’il y en a un, pour les femmes autochtones», a déploré Niki Ashton, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Le gouvernement conservateur refuse de tenir une enquête publique nationale sur les femmes autochtones assassinées et disparues parce qu’il estime qu’il est temps d’agir et non d’étudier le problème.

Les demandes d’enquête publique sont devenues de plus en plus insistantes depuis que le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Bob Paulson, a révélé que près de 1200 femmes autochtones ont été tuées ou sont disparues dans les 30 dernières années.

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