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ISQ: comparaison du coût des régimes de retraite

MONTRÉAL – Le rapport sur la rémunération que publie à chaque fin d’année l’Institut de la statistique du Québec confirme l’importance du coût des régimes de retraite dans le milieu municipal par rapport à ce qu’il représente dans les autres secteurs d’emploi.

Ainsi, les villes de 25 000 habitants et plus déboursent 23,5 pour cent de leur masse salariale pour les régimes de retraite, selon l’Institut de la statistique du Québec.

C’est le triple de ce qui est dépensé pour les régimes de retraite dans l’administration québécoise, soit 7,6 pour cent.

Dans le secteur privé syndiqué, les régimes de retraite représentent 13,3 pour cent de la masse salariale et dans le secteur privé non syndiqué, 5,3 pour cent.

La rémunération est aussi généreuse dans le secteur municipal par rapport à celui de l’administration québécoise.

Ainsi, les salariés de l’administration québécoise affichent un retard de 18,3 pour cent par rapport à ceux des administrations municipales de 25 000 habitants et plus, quand on soupèse seulement les salaires.

L’écart entre les deux groupes grimpe même à 38,6 pour cent quand on s’attarde à la rémunération globale. La rémunération globale tient aussi compte du coût des avantages sociaux, des assurances, du régime de retraite, de la durée de la semaine de travail, bref de ce qui est réellement déboursé par l’employeur.

Comme la rémunération et le coût des régimes de retraite de l’administration municipale sont au coeur du débat politique, avec les manifestations et les moyens de pression qui ont cours ces jours-ci dans plusieurs municipalités du Québec, l’ISQ a tenu à rappeler qu’il dévoilait son rapport sur la rémunération chaque année, et à cette période-ci de l’année.

«Cette étude-là est une étude annuelle qui est prescrite par la loi de l’institut. Au 30 novembre de chaque année, l’Institut doit déposer un rapport sur la comparaison de la rémunération des employés de l’administration québécoise avec les autres salariés québécois», a justifié Patrice Gauthier, directeur à la Direction des statistiques du travail et de la rémunération à l’ISQ, au cours d’une rencontre avec la presse à Montréal.

Ainsi, de façon générale, l’administration québécoise traîne de l’arrière par rapport à tous les groupes auxquels l’Institut l’a comparée, quand on s’attarde seulement au salaire.

Quand on tient compte de la rémunération globale, l’administration québécoise se tire un peu mieux d’affaires, essentiellement parce que la semaine de travail y est plus courte, en général, et qu’il y a davantage de congés et de vacances _ ce que l’Institut appelle «le temps chômé payé».

Par exemple, la semaine de travail est de 35,9 heures en moyenne dans l’administration québécoise, alors qu’elle est de 37,9 heures dans le secteur privé, selon l’ISQ. Au bout de l’année, ces deux heures de différence donnent environ deux semaines et demie de travail en moins dans l’administration québécoise.

Plus précisément, les salariés de l’administration québécoise accusent un retard de 8,4 pour cent par rapport au privé quand on soupèse seulement les salaires. Le retard est de 3,5 pour cent face au privé non syndiqué et de 20,9 pour cent face au privé syndiqué.

Quand on regarde la rémunération globale, l’administration québécoise affiche une légère avance de 2,3 pour cent face au privé. L’ISQ parle même de parité. Face au privé syndiqué, l’administration québécoise accuse un retard de 20,7 pour cent. Elle affiche toutefois une avance de 9,8 pour cent face au privé non syndiqué.

Réactions

Alors que les négociations avec le secteur public et parapublic s’amorcent, le front commun n’a pas tardé à réagir.

«Année après année, nous ne pouvons que constater la cristallisation d’un retard salarial qui n’aide en rien le recrutement et le maintien de la main-d’oeuvre au sein des services publics québécois», a déploré Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

«Lorsque le gouvernement a créé l’ISQ, il avait pour but de démontrer que les employés du secteur public étaient surpayés. Maintenant qu’il est clairement établi que nous sommes sous-payés, il est plutôt désolant que les employeurs tentent aujourd’hui de se servir des données de l’ISQ pour niveler par le bas les conditions de travail de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs québécois», a commenté de son côté Daniel Boyer, président de la FTQ.

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