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PKP confirme qu'il sera candidat

MONTRÉAL – Le député de Saint-Jérôme et actionnaire de contrôle de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a finalement mis fin au suspense, jeudi, annonçant qu’il sera candidat à la direction du Parti québécois et plaçant la souveraineté au sommet de ses priorités.

En se rendant à la permanence du Parti québécois pour aller cueillir son bulletin de candidature, M. Péladeau a été catégorique quant à ses objectifs et ses priorités: «la souveraineté; c’est clair que je me suis engagé pour faire la souveraineté du Québec; c’est mon objectif, mon unique objectif», a-t-il lancé.

Une fois son bulletin de vote en mains, à la sortie de la permanence, le candidat a dit vouloir consacrer les prochains mois et les prochaines années à faire la promotion de la souveraineté: «c’est quelque chose qui s’explique et c’est quelque chose qui requiert l’adhésion populaire», a-t-il indiqué.

Lorsqu’on lui a demandé si la souveraineté pouvait être négociée avec Ottawa, sa réponse a laissé entrevoir un espace de négociation plutôt mince: «La légitimité d’une nation, d’un peuple, je pense qu’elle ne se discute pas», a-t-il tranché avant de s’engouffrer dans sa voiture.

Bien que la décision, attendue depuis longtemps, n’ait surpris personne, le choix du moment avait de quoi étonner.

M. Péladeau avait été invité à donner une conférence à des étudiants de l’Université de Montréal.

Ce n’est qu’après son allocution, où il a vanté les bienfaits de la souveraineté, dénoncé les entraves du fédéralisme et fait la promotion de l’électrification des transports, qu’il s’est dévoilé, soit lors de la période de questions.

Un étudiant venu au micro lui a demandé s’il allait oui ou non se présenter et c’est alors qu’il a déclaré qu’il avait l’intention de se rendre un peu plus tard à la permanence du Parti québécois pour prendre son bulletin de candidature en vue de la course à la direction du parti, déclenchant un tonnerre d’applaudissements de l’auditoire.

À un autre étudiant qui lui demandait ce qui pouvait motiver un homme riche comme lui à se lancer ainsi, il a répété la phrase qui avait tant marqué son entrée en politique: «Faire du Québec un pays!», sans toutefois brandir le poing cette fois-ci.

«C’est aujourd’hui que j’ai pris la décision d’aller chercher mon bulletin» à la permanence du Parti québécois et «de toute façon, vous l’auriez su», a-t-il répondu aux journalistes qui lui demandaient immédiatement après la conférence à l’université pourquoi il avait choisi ce moment et cet endroit pour dévoiler son jeu.

Toujours durant cette mêlée de presse, M. Péladeau a réitéré qu’à ses yeux, «le référendum est une modalité; l’essentiel est la souveraineté».

Il s’est aussi dépeint comme «un chef rassembleur», qui saura «réaliser la souveraineté».

De même, il s’est dit confiant que la course au leadership du PQ se déroulera rondement. «Je pense que ça va être très civilisé», a-t-il opiné, ajoutant avoir «confiance».

Il s’est dit déjà proche des gens et veut le demeurer. «Moi, j’ai eu l’occasion d’avoir un mentor exceptionnel, Pierre Péladeau, mon père qui m’a montré le monde des affaires et mon père a toujours été très près des gens. C’est un enseignement que j’ai reçu de sa part et je pense l’avoir suivi. J’ai beaucoup de plaisir à rencontrer les militants, les sympathisants, les citoyens», a-t-il affirmé.

M. Péladeau devient ainsi le sixième candidat confirmé dans la course à la direction, dont le gagnant sera connu en mai. Il fera la lutte aux députés Alexandre Cloutier, Bernard Drainville, Martine Ouellet et Jean-François Lisée ainsi qu’au militant Pierre Céré.

En vertu des règles de la campagne à la direction du PQ, les candidats doivent recueillir 2000 signatures dans 50 circonscriptions d’ici le 30 janvier 2015 en plus de remettre 20 000 $ en dépôt auprès du parti.

Il était grand temps, disent ses rivaux

Selon les rivaux de M. Péladeau dans la course à la direction du PQ, il était grand temps que le député de Saint-Jérôme mette cartes sur table.

«Si l’élection avait lieu aujourd’hui, probablement que (Pierre Karl Péladeau) gagnerait, mais dans leur très grande sagesse, les membres du PQ ont décidé qu’il y aurait six mois de discussions d’ici là, a exprimé M. Lisée. Je pense qu’à mesure qu’il va clarifier ses positions, il va revenir parmi les mortels. En ce moment, il est un peu en orbite. Les gens pensent qu’il est d’accord avec tout le monde, ce qui n’est jamais le cas en politique.»

M. Lisée a fait valoir que les gens savent très bien qu’il est, lui, un «social-démocrate et un écologiste», invitant tous les progressistes à joindre sa campagne.

Alexandre Cloutier a aussi reconnu que Pierre Karl Péladeau partait «avec le plus d’appuis sur la ligne de départ».

«On a tous chacun notre propre défi, pour ma part c’est certainement celui de la notoriété. J’ai l’occasion de me faire connaître pour les bonnes raisons, c’est-à-dire à partir des propositions que j’ai faites et que je vais continuer de faire», a-t-il exposé, citant les propositions de taxer les institutions financières pour «redistribuer et véritablement faire de l’éducation une priorité nationale», et de revoir l’article premier pour qu’on ait «complètement une nouvelle approche sur la souveraineté».

Martine Ouellet a simplement affirmé que M. Péladeau allait «apporter sa contribution», maintenant qu’il avait fait preuve de «transparence». «Nous aurons sûrement des sujets sur lesquels nous aurons différents points de vue. Nous avons six mois devant nous pour que les militants connaissent mieux les candidats», a-t-elle fait valoir.

Bernard Drainville a voulu davantage marquer le coup, se disant «très heureux» que Pierre Karl Péladeau soit candidat, et disant espérer «un bon débat d’idées».

«J’ai hâte de l’entendre évidemment sur sa conception du parti. Est-ce qu’il propose qu’on garde un programme social-démocrate ou est-ce qu’il propose un virage vers la droite», a illustré M. Drainville.

Quant à l’accent mis par M. Péladeau sur la souveraineté, M. Drainville espère une «réponse claire» du nouveau candidat sur la démarche vers l’indépendance. «À la dernière élection, le PQ a perdu l’élection parce qu’il n’était pas clair sur la question du référendum, à savoir s’il y en aurait un ou pas. Alors j’espère que Pierre Karl Péladeau aura une réponse claire à cette question, parce qu’elle est très, très importante», a-t-il affirmé.

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