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Québec coupe les vivres à la Fête nationale

Photo: Photo Jean-Charles Hubert -

QUÉBEC – Les Québécois nationalistes qui aiment bien faire la fête le 24 juin vont devoir eux aussi contribuer à éliminer le déficit.

Selon ce qu’a appris La Presse Canadienne, de sources gouvernementales sûres, le ministre Yves Bolduc s’apprête à couper les vivres à la Fête nationale des Québécois.

L’austérité budgétaire prônée par le gouvernement Couillard sera donc aussi identitaire.

La subvention gouvernementale accordée pour organiser la fête en 2016 sera revue à la baisse, une diminution qui devrait atteindre jusqu’à 20 pour cent par rapport à la somme versée en 2014, soit environ un million de dollars en moins.

Celle prévue en 2015 serait toutefois épargnée.

L’organisation de la fête est confiée depuis une trentaine d’années au Mouvement national des Québécois (MNQ) pour l’ensemble du Québec, et au comité de la fête nationale de Montréal, pour la portion montréalaise de l’événement, soit le grand spectacle au parc Maisonneuve et le traditionnel défilé dans les rues de la ville.

Le responsable du dossier, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a refusé une demande d’entrevue à propos du financement de la traditionnelle Saint-Jean.

Cependant, son cabinet a confirmé qu’il planche présentement sur une révision à la baisse des fonds publics accordés à la Fête nationale des Québécois.

Des discussions ont déjà eu lieu entre le gouvernement et les organisateurs, qui espèrent s’en tirer sans trop de dégâts.

Chose certaine, le gouvernement estime que l’effort fourni par la société québécoise pour assainir les finances publiques et atteindre l’équilibre budgétaire dès l’an prochain doit aussi se refléter dans les célébrations entourant la Fête nationale.

Selon des sources, le ministre Bolduc n’a pas du tout apprécié que le gouvernement précédent ait décidé d’augmenter pour les deux prochaines années le budget remis au MNQ et au comité de la fête nationale de Montréal, le jour même du déclenchement des élections générales, le 5 mars dernier.

Surtout, on n’a pas digéré le fait que le gouvernement Marois en a profité pour bonifier de quelque 20 pour cent la subvention annuelle globale versée pour la Fête nationale, qui est passée de 4,4 millions $ en 2014 à 5,4 millions $ en 2016. Pour 2015, la contribution financière de Québec atteint 5 millions $.

Le ministre Bolduc s’assurera que, malgré les engagements financiers pris par le gouvernement péquiste, la subvention versée respectera la capacité de payer des contribuables, a commenté l’attachée de presse du ministre, Yasmine Abdelfadel.

Le montant révisé de la subvention devrait être connu dans les prochaines semaines.

Au Mouvement national des Québécois, on semble prendre les choses avec une certaine résignation. On dit qu’on s’adaptera et que la fête sera organisée en fonction du budget disponible.

«On va travailler avec l’argent qui nous est alloué», a commenté, en entrevue téléphonique, le directeur général de l’organisme, Gilles Grondin, qui promet d’être «créatif», quoi qu’il arrive.

Le MNQ supervise, à l’échelle nationale et partout en régions, l’organisation d’un millier de spectacles, 6000 activités sur 700 sites, les 23 et 24 juin.

M. Grondin s’est montré confiant d’en arriver prochainement à un compromis acceptable, qui ne forcera pas les organisateurs à annuler des activités.

«Si on coupe 25 pour cent, on est aussi bien de fermer les livres», a-t-il fait valoir.

Car si la compression à venir est substantielle, comme cela semble être le cas, l’organisation devra faire des choix et «des projets en développement devront être reportés», a indiqué M. Grondin, qui dit avoir hâte d’être fixé sur la suite des choses.

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