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PKP: le CEM définira seul son mandat

Photo: Paul Chiasson

QUÉBEC – Le Centre d’études sur les médias (CEM) s’intéressera au débat suscité par l’implication politique de l’actionnaire de contrôle du conglomérat Québecor, Pierre Karl Péladeau, sans toutefois accepter de mandat ou de financement externe pour ce faire.

La directrice du CEM, Colette Brin, a annoncé jeudi que le groupe de recherche ne souhaite pas être entraîné davantage dans la joute politique qui entoure ces questions depuis l’élection de M. Péladeau, au printemps dernier, et plus particulièrement cet automne.

«On s’est retrouvé aspiré un peu dans la joute politique et on ne voulait pas participer à ça, a-t-elle dit en entrevue. On voulait faire une recherche de manière sereine, à nos propres conditions.»

Plus tôt cette semaine, un représentant du CEM avait affirmé que le groupe était en réflexion pour décider s’il se saisirait d’un mandat appuyé par les groupes parlementaires libéral, caquiste et de Québec solidaire.

Mardi, la leader parlementaire péquiste Agnès Maltais avait jugé ce mandat inacceptable parce que trop restrictif et ciblé sur M. Péladeau, qui est candidat à la direction du Parti québécois.

Mme Maltais avait affirmé que ce mandat correspondait à la volonté des libéraux d’en arriver à forcer M. Péladeau à renoncer à son siège s’il veut conserver ses actions de Québecor, l’entreprise familiale.

Le mandat proposé par le CEM, rendu public par les libéraux, visait à préparer un rapport sur l’influence que peut avoir, grâce à ses médias, sur les politiques publiques et la vie démocratique, un propriétaire ou un actionnaire important d’un média d’information ou d’un groupe de médias, notamment lorsqu’il est également élu.

Le CEM a déclaré jeudi qu’il entreprendra l’an prochain un projet de recherche sur la concentration de la presse, qui inclura notamment les questions du débat en cours.

Pour faire cette recherche, le CEM définira son propre mandat et n’utilisera que ses propres fonds, obtenus de sources non gouvernementales et non politiques. L’objectif sera de présenter des faits et des données.

«On considère que le centre d’études peut faire une contribution au débat sans nécessairement apporter des solutions ou des recommandations, mais éclairer le débat avec des faits», a-t-elle dit.

La directrice du CEM estime que la situation de M. Péladeau pose la question de la séparation des pouvoirs entre le secteur des médias et la politique.

«On est tous conscients qu’un propriétaire d’un grand groupe de presse, qui est un élu, ça soulève cette question de la séparation des pouvoirs», a-t-elle dit.

Selon Mme Brin, le rapport du CEM pourrait donner des exemples de situations semblables et des mesures mises en place.

«Il peut y avoir des solutions qui permettent à M. Péladeau de conserver sa place en politique, mais ça reste à étudier», a-t-elle dit.

Cette semaine, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, avait évoqué un soutien de 50 000 $ pour le CEM.

Dans un communiqué, M. Fournier a affirmé que le gouvernement laissera les militants décider si M. Péladeau doit être leur prochain chef avant d’aller de l’avant avec un projet de commission parlementaire évoqué dans une motion inscrite au feuilleton de l’Assemblée nationale cet automne.

«Pour l’instant, nous laisserons donc aux candidats à la chefferie et aux militants du Parti québécois le choix de débattre de cette question ou de continuer de l’ignorer, a-t-il dit. Suite à la course au leadership du Parti québécois, nous pourrons tenir un débat public, notamment par le biais d’une commission parlementaire, pour entendre des experts en la matière, incluant ceux du CEM.»

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