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Keystone XL: Obama reste vague sur ses intentions

WASHINGTON – Lors de sa dernière conférence de presse de l’année, vendredi, le président américain Barack Obama a dénigré pendant plusieurs minutes le projet de construction de l’oléoduc Keystone XL, restant toutefois vague sur la possibilité qu’il impose son veto si une loi en ce sens finit par être adoptée au Congrès.

M. Obama a réitéré ses doutes sur les bénéfices que pourrait apporter l’oléoduc Keystone XL aux États-Unis. Selon lui, peu d’emplois seraient créés dans la région et le prix de l’essence ne diminuerait pas nécessairement pour les consommateurs américains.

Il a en outre indiqué que les entreprises qui exploitent les sables bitumineux seraient les seuls véritables gagnantes de ce projet parce qu’elles pourraient ainsi exporter leurs ressources à l’étranger.

Le président n’a toutefois pas voulu dire s’il opposerait son veto à une loi du Congrès qui permettrait la construction de l’oléoduc — une éventualité qui pourrait se présenter dès le début de l’année.

«Je vais voir ce qu’ils vont faire», a-t-il simplement répondu à une journaliste.

Les républicains, qui contrôleront les deux chambres du nouveau Congrès qui entrera en fonction en janvier, ont déjà signifié que le projet d’oléoduc serait une de leurs priorités. Ils permettront l’adoption d’amendements pour en faire une loi qui serait appuyée par des élus des deux partis.

Une démocrate a d’ailleurs incité ses collègues à élaborer une loi qui inclurait d’autres mesures chères au président pour l’encourager à la signer.

Barack Obama a bien énoncé ses priorités durant son point de presse — la réforme des impôts et les infrastructures.

«Quand on regarde tout ce qu’on pourrait faire si on reconstruisait nos routes et nos ponts partout au pays, une chose que le Congrès permettait, nous créerions des centaines de milliers d’emplois. (…) Il y a beaucoup plus de moyens directs (que Keystone XL) de créer des emplois payants en construction pour les Américains », a-t-il souligné.

C’est le président Obama qui a le dernier mot sur le projet de construction de l’oléoduc, qui fait l’objet de débats depuis des années aux États-Unis et au Canada.

Il peut choisir de promulguer la loi ou d’opposer son veto présidentiel.

Le chemin s’annonce toutefois tortueux, puisque la Cour suprême du Nebraska — par où passerait l’oléoduc — tranchera prochainement pour déterminer s’il appartient à l’État d’autoriser, ou non, le projet.

Les partisans du projet Keystone XL accusent le président de ne pas écouter les recommandations de son propre département d’État.

Une étude du département d’État avait conclu que l’oléoduc ne serait pas utilisé pour exporter les sables bitumineux à l’étranger, mais bien pour envoyer du pétrole aux entreprises et aux raffineries américaines. Le Canada pourrait à son tour importer du pétrole des États du Midwest.

«Je ne savais pas que le Canada avait acquis le Dakota du Nord et le Nebraska», a réagi avec ironie l’ambassadeur du Canada aux États-Unis, Gary Doer.

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