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Clement craint la modification des données

OTTAWA – Certaines données du gouvernement fédéral ne doivent pas être diffusées par des voies numériques car des individus malintentionnés pourraient les modifier avant de les propager, a soutenu le ministre responsable de l’accès à l’information, Tony Clement.

Selon lui, on peut craindre que des personnes causent un chaos en modifiant des données statistiques.

Les agences fédérales détiennent une grande variété de données, allant du nombre d’immigrés détenus au nombre de fois que des agents de la GRC ont eu recours à la force lors d’une intervention.

Certains chercheurs ont demandé qu’on leur remette des données par des moyens électroniques mais ils les ont finalement obtenues sur un support papier. Ce procédé les empêche de classer ou de filtrer les données pour reconnaître des similitudes ou des tendances.

Selon la Loi d’accès à l’information, les agences fédérales doivent communiquer un document requis en temps utile sur le support demandé.

M. Clement est un de ceux qui encouragent ces agences à dévoiler divers renseignements sur Internet. Toutefois, il a récemment dit que certaines données ne pouvaient pas être diffusées en utilisant un tableur ou un format numérique similaire. «On ne veut pas créer un fichier qui pourrait être modifié, créant ainsi des faux renseignements», a-t-il fait valoir.

Selon le ministre, on peut utiliser de façon «vertueuse» les données gouvernementales, par exemple si on veut les comparer avec des renseignements provenant des gouvernements provinciaux ou des administrations municipales. Cependant, le gouvernement fédéral doit, dans certains cas, s’assurer que les données ne seront pas corrompues. «On craint que des personnes diffusent des données en disant qu’elles sont les nôtres alors que ce n’est pas le cas», a-t-il dit.

M. Clement ne peut pas toutefois donner un exemple de cas où les renseignements gouvernementaux auraient été ainsi modifiés.

Fred Vallance-Jones, qui enseigne le journalisme à l’Université King’s College, à Halifax, soutient que le ministre brime les droits des demandeurs. «Il n’existe aucun fondement juridique pour sa position. Elle ne repose sur aucune base logique ou même sensée», a-t-il dit.

Le professeur estime que les inquiétudes du ministre sont «spécieuses» puisque tous les documents fédéraux, et pas seulement des banques de données, peuvent être falsifiés par des gens malintentionnés. «J’ai honnêtement des difficultés à croire que le gouvernement est sérieux en présentant cet argument», a-t-il ajouté.

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