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Magnotta: suivi psychiatrique en milieu carcéral

Photo: The Canadian Press

Le jugement est tombé, Luka Rocco Magnotta a été jugé coupable, mardi, du meurtre prémédité de l’étudiant Lin Jun. Il écope d’une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Selon les évaluations qui seront faites par l’équipe traitante, Magnotta devrait tout de même avoir accès à des soins psychiatriques en milieu carcéral, au besoin, estime le Dr Pierre David, psychiatre et chef médical du programme des troubles relationnels et de la personnalité à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Rappelons que, dans ce procès, la Couronne a défendu la thèse que l’accusé était atteint d’un trouble de la personnalité, alors que la Défense plaidait plutôt pour la schizophrénie.

«Oui, il pourrait y avoir de courts séjours à l’Institut Philippe-Pinel pour tenter une réhabilitation. Ça va dépendre des ententes que l’équipe traitante va considérer comme étant pertinentes», indique le Dr David.

Il ajoute toutefois que les moyens sont «limités» en milieu carcéral, et les soins prodigués pourraient être restreints par «l’encadrement très très strict» de ce milieu.

«Le point fondamental, c’est que même en ayant un problème de santé mentale, dans l’immense majorité des cas, on reste responsable de nos actes et on doit faire face à la loi si on fait des délits criminels ou autre.» – Dr Pierre David de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, au sujet du procès de Luka Rocco Magnotta

Le Dr Alexandre Dumais, chercheur à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal ainsi qu’à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, s’est intéressé à la question dans une étude publiée le 19 décembre dernier. Il conclut que les caractéristiques des personnes incarcérées, qui ont plus d’antécédents de tentative de suicide ainsi que des troubles en lien avec des drogues ou l’alcool, les amènent vers des comportements criminels et les éloignent des soins psychiatriques nécessaires.

«Un délinquant, on le punit, mais quand il est aussi malade, il faut le soigner! Ainsi, de nouveaux modèles de soins partagés entre les systèmes de justice et de santé devront être mis en place pour mieux traiter ces patients et réduire le risque de comportements violents ou antisociaux», a-t-il affirmé après la publication de son étude.

Dans son étude, le Dr Dumais met en lumière le cercle vicieux dont peuvent être victimes ces citoyens en milieu carcéral, exclus du système de santé mentale. «Des actes persistants d’actes violents ou non-violents [par ces individus] peuvent avoir été interprétés comme des actes criminels produits par des individus anti-sociaux. Ceux-ci sont alors dirigés vers le système judiciaire pour régler leur comportement dangereux», soulève le chercheur.

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