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Le père de Jun Lin est satisfait du verdict

MONTRÉAL – Le père de l’étudiant chinois Jun Lin, qui a été assassiné et démembré par Luka Rocco Magnotta en mai 2012 à Montréal, se dit satisfait du sort réservé au meurtrier, même s’il a trouvé le système judiciaire canadien plutôt lent.

Diran Lin a passé pratiquement quatre mois dans la métropole afin de suivre les différentes procédures liées au destin tragique de son fils de 33 ans. Il avait aussi été présent lors des audiences préliminaires en 2013.

Lors d’une conférence de presse d’une heure convoquée lundi au cabinet de son avocat, M. Lin, par l’entremise d’une interprète, s’est dit intimement convaincu que le système judiciaire canadien est équitable.

Magnotta a écopé le 23 décembre d’une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Le père de la victime a cependant rappelé que des questions demeurent sans réponse pour la famille, et il a déploré n’avoir pu demander directement à Magnotta pourquoi il avait réservé un destin aussi cruel à son garçon. M. Lin a estimé que l’Ontarien est pire qu’un animal et que les gestes qu’il a faits sont tout simplement inqualifiables.

Il a par ailleurs indiqué que malgré le problème de la langue — il ne comprend ni l’anglais ni le français —, il a quand même ressenti la compassion et la gentillesse des Montréalais. Il a raconté que des gens le reconnaissaient dans la rue et que certains le serraient dans leurs bras pour le réconforter. Il a aussi reçu des chèques et des lettres d’encouragement, certaines déjà traduites en mandarin.

Les traits tirés, Diran Lin a indiqué de sa voix douce mais éteinte qu’il rentrait chez lui, en janvier, dans un état d’esprit épouvantable — il a tout perdu, tant au chapitre affectif qu’au plan financier. Il a dû quitter son emploi afin de pouvoir assister à toutes les procédures à Montréal. Il a éclaté en sanglots lorsqu’il a raconté que ses cheveux avaient blanchi depuis le drame.

L’avocat qui a épaulé la famille Lin à Montréal, Daniel Urbas, a ajouté que le père de Jun Lin aurait souhaité entendre Magnotta s’excuser de ses crimes.

«Le père aimerait entendre directement de M. Magnotta des excuses, une histoire véridique et complète pour ce qui s’est passé. Donc, ça prend l’initiative de Magnotta de dire: « oui, je veux m’embarquer dans une discussion ouverte avec le père »», a résumé l’avocat, qui a invité à un tel dialogue. «Il y a plusieurs façons de le faire.»

M. Urbas a par ailleurs indiqué que son cabinet, Borden Ladner Gervais, avait recueilli jusqu’ici 15 000 $ pour aider la famille Lin, mais a lancé un appel de dons par l’entremise du site famillejunlin.com.

«Ce fonds vise à subvenir aux besoins des membres de la famille pour le reste de leur vie — littéralement pour remplacer le soutien que Jun Lin aurait pu apporter aux siens s’il avait été en vie.»

M. Lin, lui, a promis de revenir un jour à Montréal, même si cette ville a réservé à son fils un sort bien cruel.

«Pour moi, le Canada est en général bon, malgré ce qui m’est arrivé ici», a-t-il dit aux journalistes.

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