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Les partis fédéraux en blitz de financement

OTTAWA – Le déclenchement prochain d’élections générales au pays et la fin imminente du financement public des partis politiques ont poussé les différentes formations à passer la vitesse grand V pour faire le plein de contributions populaires avant la fin de l’année.

Les trois grands partis nationaux ont accentué leur blitz de courriels au cours des dernières semaines dans le but d’encourager les citoyens à contribuer avant le 31 décembre afin de bénéficier du crédit d’impôt dès leur prochaine déclaration de revenus.

Les partis insistent aussi pour rappeler aux militants qu’à la veille du prochain scrutin, prévu en octobre 2015, «chaque dollar compte». Le Nouveau Parti démocratique a même fait monter la pression d’un cran en brandissant la menace d’élections anticipées au cours des prochaines semaines — si le premier ministre Stephen Harper contournait sa propre législation sur les scrutins à date fixe.

Ces cris du coeur n’en soufflent pas mot mais une autre raison — cruciale — motive cette urgence soudaine: à compter de l’an prochain, les partis politiques ne pourront plus bénéficier de la subvention publique par vote reçu, une formule qui avait été mise en place en 2006 afin d’éliminer les contributions des entreprises et des syndicats aux partis politiques — après le «scandale des commandites».

Tel que promis, les conservateurs ont réduit petit à petit cette subvention au cours des dernières années, mais elle représentera encore un pécule de 3,7 millions $ pour eux en 2014. Les néo-démocrates, eux, toucheront 2,8 millions $, et les libéraux 1,8 million $. Or, dès l’an prochain, les partis politiques ne toucheront plus rien de cette subvention calculée au prorata des voix obtenues par chacun lors du dernier scrutin.

«C’est un manque à gagner important», admet Anne McGrath, directrice nationale du NPD. «Ça explique en partie, je crois, pourquoi tous les partis ont accéléré leur campagne de financement.»

Les néo-démocrates souffriront par ailleurs d’un autre manque à gagner en 2015, avec la mise en place d’un plafond de 1500 $ pour les legs testamentaires aux partis politiques. Le NPD était le plus important bénéficiaire de ces contributions posthumes — de 2007 à 2012, il a obtenu plus de 800 000 $ de la succession d’à peine une vingtaine de militants.

Les conservateurs demeurent par ailleurs les champions incontestés du financement populaire depuis 2006, année où les contributions des particuliers ont été plafonnées et où l’on a interdit toutes contributions des syndicats et des entreprises — qui appuyaient respectivement les néo-démocrates et les libéraux, pour l’essentiel. Mais depuis l’élection de Justin Trudeau à la tête des libéraux il y a 20 mois, ce parti gruge des parts de contributions aux conservateurs.

En 2013, les conservateurs ont récolté 18,1 millions $, contre 11,3 millions $ pour les libéraux et 8,2 millions $ au NPD. Au cours des neuf premiers mois de cette année, les conservateurs ont reçu 13,5 millions $, alors que les libéraux atteignaient le cap des 10 millions $ et que le NPD amassait 5,7 millions $.

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