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Mourani sera candidate du NPD dans Ahuntsic

MONTRÉAL – Maria Mourani a officiellement été désignée candidate du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans la circonscription montréalaise d’Ahuntsic, mercredi soir, devant plusieurs anciens bloquistes qui ont bien avalé son changement d’allégeance.

Signe de l’importance qu’accorde le parti à sa candidate vedette, le chef Thomas Mulcair était à ses côtés pour l’accueillir dans son équipe. Il a décrit la nouvelle néo-démocrate comme une «femme de principes», qui se joint au parti du «rassemblement».

La récente recrue néo-démocrate a affirmé que le dossier lui tenant le plus à coeur est celui de la sécurité nationale. Selon elle, les conservateurs n’ont pas le monopole de cette question et elle a affirmé qu’il est possible de vivre dans une société sûre où l’on respecte les droits de la personne.

«Il faut un équilibre entre prévention, recherche et répression. Il faut aussi mettre en place un programme auprès des jeunes pour éviter la radicalisation. La recette actuelle des conservateurs ne fonctionne pas du tout», tranche-t-elle.

Maria Mourani n’avait pas caché son envie de porter les couleurs du NPD aux élections générales à l’automne, mais elle s’était contentée de devenir membre du parti, en novembre, et disait vouloir siéger comme indépendante.

Depuis l’automne, la députée a vendu suffisamment de cartes de membre et a déposé son bulletin de candidature, tout en ne faisant face à aucune opposition. Les partisans rencontrés mercredi soir se disent prêts à oublier le passé souverainiste de leur nouvelle candidate.

«C’est une femme de la communauté, elle connaît les gens et partage nos valeurs. Si ça avait été une autre souverainiste, je pense pas que ça aurait passé cependant», a laissé tomber un partisan.

Une fidèle partisane de Maria Mourani a dit être prête à lui donner son appui encore une fois, même si elle ne porte plus les couleurs du Bloc québécois.

«Elle a eu une révélation fédéraliste, mais ça demeure la même femme impliquée et en laquelle nous avons confiance», a laissé tomber la dame.

Maria Mourani dit néanmoins être bien consciente que sa décision est en quelque sorte un coup de dés et que tous ne la suivront pas.

«C’est 50/50, alors que la moitié des gens m’ont accompagnée et d’autres sont demeurés souverainistes. Dans Ahuntsic, il y a des souverainistes qui votent pour la personne, non pour le parti. Mais le résultat demeure très difficile à prédire», a reconnu la députée.

Mme Mourani représente ce comté montréalais depuis 2006, alors qu’elle avait été élue sous la bannière du Bloc québécois. Elle a été réélue en 2008 et 2011, avant d’être expulsée de la formation souverainiste en septembre 2013.

Son expulsion faisait suite à sa sortie contre la charte des valeurs du gouvernement péquiste qu’elle avait qualifiée «d’immorale». Elle disait aussi que le projet de charte risquait de nuire à long terme aux objectifs du mouvement souverainiste.

Quelques mois plus tard, elle rejetait cependant complètement l’idée même de la souveraineté, disant être arrivée à la conclusion que c’est la Charte canadienne des droits et libertés qui défend le mieux l’égalité entre tous les citoyens.

Mercredi soir, elle a affirmé qu’elle ne digère tout simplement pas que le candidat à la direction du Parti québécois Bernard Drainville ait présenté une nouvelle mouture de sa controversée charte des valeurs, la semaine dernière.

«Dans la vie, quand on a raté un coup, on arrête de persister avec le respirateur artificiel. Ce n’est pas le moment de revenir avec un débat aussi divisant. La charte ne permet même pas de s’attaquer ou de nous protéger contre la radicalisation violente», a-t-elle soutenu.

Jamais la circonscription d’Ahuntsic, dans sa forme redessinée ou ses anciennes limites, n’a été néo-démocrate.

Le chef du NPD ne fait pas de cas de ce fait historique. «Je suis optimiste, car elle est la députée actuelle et elle représente des valeurs sociales-démocrates», a soutenu Thomas Mulcair.

M. Mulcair demeure à Montréal encore quelques heures et précisera jeudi son engagement envers le financement de Radio-Canada. Selon des informations obtenues par La Presse Canadienne, il va également proposer des mesures pour s’attaquer aux nominations politiques au sein du conseil d’administration de la société d’État.

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