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Le NPD promet d'annuler les coupes à Radio-Canada

Photo: The Canadian Press

MONTRÉAL – Un gouvernement néo-démocrate annulerait les coupes de 115 millions $ imposées à Radio-Canada/CBC par le gouvernement Harper, a promis jeudi le chef du parti, Thomas Mulcair.

De passage à Montréal, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) a fait cette promesse électorale qui vise à assurer l’existence du diffuseur public.

Le NPD s’engage à assurer à Radio-Canada un financement stable, pluriannuel et prévisible, afin que la société d’État puisse notamment mettre en place une stratégie efficace de transition vers le numérique et planifier des productions télévisuelles sans que les fonds ne soient coupés la veille du tournage.

Ces coupes de 115 millions $, annoncées dans le budget fédéral de 2012, sont responsables de la suppression de quelque 650 emplois d’ici 2015. À cela se sont ajoutées des compressions de 130 millions $ en 2014, qui entraîneront à peu près autant de mises à pied.

Mais les compressions ne sont pas l’apanage des conservateurs, a tenu à souligner M. Mulcair. Radio-Canada a aussi subi une cure minceur sous les libéraux: le gouvernement de Jean Chrétien a notamment amputé son budget d’environ 400 millions $ en 1995.

Malgré cela, pas question d’avoir de la publicité à la radio pour trouver de l’argent pour la société d’État.

«Non, c’est justement une des choses qui distinguent notre radiodiffuseur public. C’est le fait de ne pas avoir de publicité et de ne pas concurrencer les diffuseurs privés dans ce créneau-là», a-t-il dit.

Le soumettre aux contraintes du marché publicitaire ne pourrait permettre à Radio-Canada de bien remplir son rôle, soutient le chef. Car le diffuseur public a pour mandat d’offrir une programmation et des nouvelles en régions, dans un marché où les entreprises privées sont souvent absentes car elles n’y trouvent pas leur compte.

Et le 115 millions $ sera rétabli sur trois exercices financiers — comme il avait été coupé, a fait valoir M. Mulcair. Il n’a pas dit si un gouvernement du NPD augmenterait encore plus le financement de Radio-Canada/CBC, au-delà de la somme annoncée. Pour l’instant, le NPD se concentre sur le 115 millions $, a répondu le chef.

M. Mulcair a aussi fait savoir que sous un gouvernement néo-démocrate, un processus indépendant serait mis en place pour choisir les membres du conseil d’administration de Radio-Canada/CBC. Le chef déplore que ce conseil soit actuellement truffé de donateurs au Parti conservateur, de candidats défaits de ce parti et de ses anciens avocats.

Les futurs membres seront sélectionnés en fonction de leur curriculum vitae, et de leurs connaissances en télédiffusion et en culture. «Pas de leur carte de membre du parti», a-t-il promis. L’objectif est que le diffuseur garde son indépendance éditoriale par rapport au gouvernement, a dit le chef, qui avait déjà dénoncé la composition du conseil.

Le chef du NPD est d’avis que la survie de Radio-Canada/CBC est vitale.

«Radio-Canada est un service public essentiel pour un pays comme le nôtre, notamment pour les communautés linguistiques minoritaires qui ont besoin de bulletins d’information régionaux dans leur langue», a précisé M. Mulcair.

Au cours des années, le gouvernement conservateur a toujours nié s’être ingéré d’une quelconque manière dans les affaires de la société d’État. La ministre du Patrimoine canadien, Shelly Glover, a souvent répété que si Radio-Canada veut survivre, elle doit offrir aux Canadiens des émissions qu’ils ont envie de regarder.

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