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Obama et Nétanyahou en froid

WASHINGTON – Contrairement à la relation entre le Canada et Israël, celle entre les États-Unis et l’État hébreu est nettement refroidie, et une récente querelle diplomatique fermera les portes de la Maison-Blanche et du département d’État au premier ministre Benyamin Nétanyahou pendant sa prochaine visite à Washington.

L’administration Obama a annoncé que ni le président ni le secrétaire d’État ne rencontreraient M. Nétanyahou lorsqu’il sera en sol américain, au début mars.

La Maison-Blanche soutient qu’elle n’a pas été informée de l’intention du premier ministre de visiter la capitale, à l’invitation des républicains du Congrès. Elle affirme qu’il s’agit d’une entorse au protocole pour un chef d’État en visite.

L’explication donnée pour justifier les portes closes du gouvernement est qu’il serait inapproprié de le rencontrer durant les élections israéliennes. Selon la porte-parole du département d’État, Jen Psaki, il est évident que le président ne rencontre pas de chefs d’État ou de candidats durant des élections, et John Kerry ne le fera pas non plus, pour éviter l’apparence d’influence sur une élection démocratique.

Une analyse du magazine américain The Atlantic, publiée il y a quelques mois, prédisait une crise dans la relation entre Israël et les États-Unis en raison de l’opposition de Benyamin Nétanyahou à l’entente nucléaire avec l’Iran, que Washington négocie avec application.

Alors que les négociations sont à un stade critique, M. Nétanyahou prononcera un discours devant le Congrès pour défendre un projet de loi visant à émettre de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran. Mais le président ne souhaite pas adopter de telles mesures, et a menacé d’imposer son droit de veto contre cette loi, qui pourrait faire échouer ses tentatives de conclure une entente.

À l’opposé du spectre, les relations entre le Canada et Israël sont excellentes et le ministre des Affaires étrangères, John Baird, y a été accueilli en grand ami, lors d’un voyage la semaine dernière. Interrogé à savoir si le gouvernement rencontrerait le premier ministre israélien en période électorale, un porte-parole du gouvernement a répondu en envoyant par courriel des photos de M. Baird aux côtés de M. Nétanyahou la semaine dernière.

Dans le Jerusalem Post, cette semaine, un chroniqueur a affirmé que M. Baird était «probablement le ministre des Affaires étrangères le plus pro-Israël au monde».

L’expert sur le Moyen-Orient de l’université d’Ottawa Thomas Juneau nuance la situation. Les relations demeurent bonnes entre les États-Unis et Israël, rappelant que Washington lui accorde trois milliards $ US en aide et soutien militaire.

«Ce n’est pas parce que les deux chefs ne s’aiment visiblement pas d’un point de vue personnel que la relation entre les pays change nécessairement beaucoup, considère-t-il. On ne s’approche de rien qui ressemble à une crise existentielle des relations États-Unis-Israël.»

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