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604G$ «dorment» au Canada, selon l’IRIS

(Thinkstock) Photo: Archives

Les entreprises établies au Canada «laissent dormir» 604 G$, soit l’équivalent du tiers du Produit intérieur brut (PIB) du pays, dans des comptes en banque, selon un note économique publiée mardi par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).

L’étude, menée par Éric Pineault, professeur de sociologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), conclut entre autres que les baisses d’impôts aux entreprises n’ont pas eu les résultats escomptés, soit que les entreprises investissent l’argent qu’elles ne remettent pas au fisc. Les entreprises accumuleraient plutôt l’argent dans des comptes en banque, selon l’étude.

«Il y a de l’argent qui ne travaille pas. Et c’est quand même un secteur de l’économie qui, contrairement aux ménages, a bénéficié de beaucoup de générosité fiscale dans les dernières années. On pourrait peut-être leur demander de contribuer leur juste part», estime M. Pineault.

Selon le chercheur, le gouvernement aurait donc avantage à imposer les entreprises et injecter lui-même l’argent dans l’économie.

Un point de vue qui n’est pas partagé par Germain Belzile, maître d’enseignement au département d’économie appliquée aux Hautes études commerciales (HEC).

«Ils parlent d’une bien petite somme. En fait, les ménages ont beaucoup plus d’épargne accumulée que ça. Est-ce qu’on est en train de dire que les ménages font de la surépargne ? Au contraire», juge-t-il.

Il croit entre autre que cet argent n’est pas inutile, puisqu’il permet entre autres de faire face aux imprévus, et agit en tant que garantie sur des prêts, et donc facilite l’accès au crédit pour les entreprises. «Préféreriez-vous que les entreprises n’aient pas un cent d’actif liquides ? Il y a un paquet qui vont faire faillite dès qu’il y a un problème», lance-t-il.

Les deux hommes s’entendent toutefois que le climat économique actuel rend sûrement les entreprises frileuses à l’idée d’investir leurs bénéfices.

Le Canada, paradis fiscal?

Selon l’étude de l’IRIS, les bas taux d’imposition des entreprises au Canada expliqueraient en partie leur haut taux d’épargne, puisque certaines d’entre elles utiliseraient le pays comme paradis fiscal.

«Ces entreprises là magasinent des systèmes fiscaux et vont peut-être trouver que le Canada et le Québec sont des endroits concurrentiels pour mettre leurs épargnes», estime Éric Pineault, auteur de l’étude.

Un point de vue partagé par Germain Belzile, professeur au HEC. Il explique que les Etats-Unis pénalisent fortement les entreprises qui veulent rapatrier au pays des profits engrangés ailleurs. «Les entreprises américaines qui ont des filiales au Canada ne rapatrient pas leurs profits, en espérant que la loi américaine soit changée un jour, dit-il. En attendant, elles les mettent dans des actifs liquides ici.»

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