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Il n’y a plus d’argent pour les infrastructures dit Joe Oliver

OTTAWA – Le premier ministre québécois Philippe Couillard ainsi que ses homologues provinciaux et territoriaux se désolent de voir le ministre fédéral des Finances fermer la porte à tout nouvel investissement en infrastructure.

Joe Oliver a accusé vendredi «certains» d’entre eux d’être «inconscients des conséquences de l’instabilité mondiale actuelle et de la baisse spectaculaire du prix du pétrole» dans un communiqué publié peu après l’ouverture de la rencontre du Conseil de la fédération.

«Le moment ne pourrait être pire pour lancer un programme de déficit massif qui minerait la confiance des investisseurs, éroderait notre cote de crédit, affaiblirait notre capacité à résister à de nouveaux chocs internationaux, ajouterait à notre dette, réduirait notre capacité à soutenir les programmes sociaux et multiplierait le fardeau que nous laissons à nos enfants en raison de ces dépenses», a-t-il déclaré.

La fin de non-recevoir qu’a servie le ministre Oliver aux dirigeants des provinces et des territoires n’a visiblement pas plu à ces derniers, qui s’étaient réunis à Ottawa dans le cadre d’un conseil hivernal où l’économie a été au coeur des échanges.

«Il est clair que dans le climat économique actuel, l’accélération des (investissements en infrastructure), c’est une décision de politique publique de grande qualité», a exposé le premier ministre Couillard lors de la conférence de presse de clôture de l’événement.

«Je ne comprends pas, personnellement, que le gouvernement fédéral ne réponde pas rapidement à cette demande-là, qui est logique, raisonnable, basée sur des chiffres, basée sur des standards internationaux», a-t-il ajouté.

M. Couillard a soutenu avoir obtenu le même son de cloche lors de sa récente mission économique en Europe, que ce soit à Londres, Bruxelles ou encore au Forum économique de Davos, en Suisse.

Son homologue ontarienne, Kathleen Wynne, qui se prive rarement d’une occasion de critiquer publiquement le premier ministre Stephen Harper et son gouvernement, s’est montrée encore plus abrasive.

«L’inconscience n’est pas du côté des premiers ministres (provinciaux et territoriaux). L’inconscience est du côté du gouvernement fédéral, qui n’écoute vraisemblablement pas toutes les voix réunies autour de cette table», a-t-elle lâché en guise de complément.

Le premier ministre Couillard ne cache pas qu’il aimerait voir la question du financement des infrastructures s’imposer comme l’un des enjeux électoraux de la prochaine campagne fédérale en prévision du scrutin prévu le 19 octobre 2015.

«Clairement, oui, a-t-il tranché sans hésitation lorsqu’on lui a posé la question. Il est clair que cette question fera partie des discussions qui entoureront la campagne électorale fédérale.»

Il faudra probablement en discuter dans le cadre de rencontres bilatérales. Car une fois de plus, M. Harper brillait par son absence au Conseil de la fédération, vendredi.

S’il a dit ne pas souhaiter commenter l’agenda du premier ministre canadien, Philippe Couillard a tout de même laissé tomber qu’«il serait bon qu’il y ait parfois des rencontres entre (M. Harper)» et le groupe de premiers ministres provinciaux et territoriaux.

Ottawa est talonné depuis un certain temps sur la question des investissements en infrastructure.

En décembre dernier, le ministre québécois des Finances, Carlos Leitao, avait illustré le contraste entre les sommes y étant consacrées selon les ordres de gouvernement.

«Nous, au Québec, par exemple, nous avons un plan d’investissements en infrastructure de 90 milliards $ sur 10 ans, pendant que le gouvernement fédéral, pour tout le pays, c’est (75) milliards $ pour 10 ans aussi», avait-il signalé à l’issue d’une rencontre des ministres des Finances du pays — à laquelle assistait Joe Oliver.

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