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Thierry Vandal quitte son poste à Hydro-Québec

MONTRÉAL – Près d’une décennie après avoir été nommé à la tête d’Hydro-Québec, et deux ans avant la fin de son mandat, Thierry Vandal démissionne de son poste de président-directeur général de la société d’État.

Les raisons du départ de M. Vandal, âgé de 53 ans, ne sont pas connues pour l’instant, mais Hydro-Québec a précisé vendredi qu’il demeurera en fonction jusqu’au 1er mai.

Dans un bref message qu’il a adressé à ses employés, M. Vandal a annoncé qu’il quittera ses fonctions. Il a remercié du même coup les travailleurs d’Hydro-Québec, ajoutant que la société d’État saurait «relever les plus grands défis à venir avec rigueur, professionnalisme et audace».

Dans un bref communiqué, le premier ministre Philippe Couillard et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, ont de leur côté salué les réalisations de M. Vandal à la tête d’Hydro-Québec.

M. Arcand a cité «l’ouverture vers les marchés ontariens et américains et la mise en place de projets ambitieux comme celui du complexe hydroélectrique de La Romaine».

«Il a su faire bénéficier l’entreprise de sa grande expertise en matière d’énergie», a-t-il ajouté.

Ingénieur de formation, M. Vandal a passé plus de 18 ans au sein d’Hydro-Québec. Il s’était joint à la société d’État en 1996 comme vice-président, planification stratégique et développement des affaires, avant de devenir président d’Hydro-Québec Production en 2001.

Il avait été nommé à la tête de la société d’État en avril 2005 par le gouvernement libéral de Jean Charest pour prendre la relève d’André Caillé, qui avait ensuite effectué un passage au sein de l’Association pétrolière et gazière du Québec.

M. Vandal avait été reconduit dans ses fonctions en 2012 pour un mandat de cinq ans. Sa rémunération annuelle de base avait été fixée à 452 076 $ — un montant qui pouvait toutefois être indexé annuellement.

D’après le décret datant du 4 avril 2012, l’indemnité de départ de M. Vandal ne pourra excéder son salaire annuel. Le paiement de son boni sera quant à lui calculé au prorata du nombre de mois travaillés dans l’année courante.

En plus du complexe hydroélectrique La Romaine, sur la Côte-Nord, M. Vandal a piloté le délicat dossier entourant la fermeture de la centrale nucléaire de Gentilly-2, à Bécancour, au cours des dernières années.

Ayant entre autres dirigé la commission politique du Parti libéral du Québec sous Robert Bourassa, M. Vandal était considéré comme un proche de la formation politique.

Dès les prochaines semaines, le conseil d’administration d’Hydro-Québec décidera des modalités entourant le remplacement de ce dernier.

«La contribution de M. Vandal au développement et au rayonnement d’Hydro-Québec aura été marquante», a souligné le président du conseil de la société d’État, Michael Penner, par voie de communiqué.

M. Vandal siège aux conseils d’administration de HEC Montréal et de l’Université McGill, où il agit également comme président du Comité des finances. Il a terminé ses études à l’École polytechnique en 1982 avant d’obtenir une maîtrise en administration des affaires de HEC Montréal en 1995.

Un bilan mitigé selon la CAQ

Le député caquiste Gérard Deltell, porte-parole du dossier énergie, a affirmé que M. Vandal laisse un bilan mitigé en matière de transparence et de maîtrise des coûts des projets d’Hydro-Québec.

«M. Vandal avait certains passifs comme l’opacité de sa gestion, a-t-il dit. (…) Malheureusement il y avait des dépassements de coûts assez spectaculaires concernant Gentilly-2, les mini-centrales, les éoliennes. La gestion des compteurs intelligents a été tout sauf intelligente.»

M. Deltell croit que le gouvernement devrait modifier le mode de nomination du prochain président et chef de la direction de la société d’État.

La CAQ souhaite que la candidature soit soumise à un vote à l’Assemblée nationale, avec une majorité fixée à deux tiers des suffrages.

«Nous ce qu’on souhaite, c’est un vote des deux tiers pour une personne qui n’a pas de profil partisan, mais un profil d’entrepreneur, de gestionnaire, de compétence pour que les Québécois en aient pour leur argent», a-t-il dit.

Le Parti québécois propose que la nomination du prochain dirigeant fasse l’objet d’un «examen parlementaire». «Lorsque le gouvernement aura identifié un candidat, ce dernier devrait être entendu par une commission parlementaire afin de soutenir sa candidature et de répondre aux questions des élus, et ce, avant l’adoption du décret de nomination par le gouvernement», a affirmé par communiqué, vendredi soir, le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie, Bernard Drainville.

«Le processus de nomination a besoin d’être amélioré. Le gouvernement doit être prêt à soumettre à l’examen des parlementaires les qualifications et les compétences du candidat pressenti, et accepter de prendre en considération le rapport de la commission avant que la nomination ne soit confirmée», a-t-il poursuivi.

M. Drainville a aussi affirmé que des choix tels «que la sortie du nucléaire ou l’électrification des transports» devaient demeurer la prérogative du Conseil des ministres.

Le député a par ailleurs souligné les «longs états de service» de Thierry Vandal et lui a souhaité bon succès pour la suite de sa carrière.

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