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Complot contre Via Rail: un agent du FBI témoigne

TORONTO – Un agent d’infiltration du FBI, qui a gagné la confiance de deux hommes accusés d’avoir planifié une attaque terroriste sur un train voyageant entre les États-Unis et le Canada, a raconté à leur procès comment il avait découvert leurs plans.

Alors qu’il voyageait de Montréal à Toronto avec l’un des deux hommes pour rencontrer l’autre, il affirme qu’il s’est fait dire qu’ils avaient un plan «pour faire dérailler un train circulant de New York à Toronto».

Raed Jaser et Chiheb Esseghaier font face à de multiples accusations en lien avec le présumé complot terroriste contre Via Rail, qui devait cibler un train entre New York et Toronto. Des plaidoyers de non-culpabilité ont été soumis pour les deux hommes.

L’agent double — dont les conversations enregistrées forment une partie cruciale de la preuve au procès — affirme qu’Esseghaier lui a dit que son «entraînement outre-mer avec les moudjahiddins» avait motivé son plan.

Les enregistrements audio obtenus à l’insu de l’accusé durant le trajet en train ont été diffusés durant le procès, mardi.

«Le train va très vite sur les rails. (…) Ce qu’on fait, c’est un trou sur un pont, une heure ou deux avant qu’il ne passe», explique Esseghaier sur un enregistrement.

Ce trou serait fait par deux personnes et aurait une taille d’environ cinq à six mètres, ajoute l’accusé.

Esseghaier peut être entendu suppliant son interlocuteur, l’agent d’infiltration du FBI, de garder le secret sur le complot, et soulignant qu’il s’agit d’une «idée très simple».

L’attaque devait avoir pour cible un train partant des États-Unis vers Toronto, pour s’assurer qu’il y ait des victimes tant du côté américain que canadien.

Enfin, le plan incluait une vidéo, avertissant que d’autres attaques seraient menées, dit Esseghaier.

Des civils seraient ciblés puisque les gouvernements américain et canadien utilisent l’argent des contribuables dans leurs missions dans des pays musulmans outre-mer, fait-il valoir.

«Nous ne pouvons pas dire qu’ils sont des civils, non, ils participent à la guerre contre nos frères. Ils sont dans l’armée aussi, mais avec des vêtements civils.»

L’agent d’infiltration a souligné devant le tribunal qu’à ce moment, Esseghaier est devenu très fébrile.

«Il agitait les bras, il était très exubérant et furieux alors qu’il parlait de la justification de ces actes», a-t-il illustré.

L’agent a aussi rapporté qu’Esseghaier, un Tunisien qui travaillait en recherche sur les nano-capteurs à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Varennes, lui avait parlé d’une autre idée qu’il avait, soit de recruter un chef cuisinier musulman pour empoisonner les troupes sur une base militaire.

L’agent a affirmé que tous ces plans visaient à «envoyer un message au monde occidental de se retirer de l’occupation des terres musulmanes outre-mer».

La Couronne a allégué que Jaser et Esseghaier étaient motivés par l’islamisme extrémiste et avaient passé des mois à planifier le meurtre d’un maximum de personnes.

Le procureur de la Couronne Croft Michaelson a dit à la Cour lundi qu’Esseghaier s’était rendu en Iran en 2012 et y avait rencontré des gens qui «faisaient le djihad au nom d’Allah»

M. Michaelson a dit qu’Esseghaier était revenu au Canada avec l’intention d’établir une cellule terroriste pour perpétrer des actes terroristes au Canada.

En ce qui concerne Jaser, il s’est impliqué avec Esseghaier et voulait «accomplir différentes missions pour que les gens au Canada réalisent qu’ils ne seront pas en sécurité jusqu’à ce qu’ils ne quittent les territoires étrangers», selon M. Michaelson.

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