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Stephen Harper propose une réelle prison à vie

Photo: Archives Métro

OTTAWA – Le gouvernement fédéral va présenter une nouvelle mesure législative pour s’assurer qu’une peine de prison à vie ait vraiment ce résultat — une peine à vie sans possibilité de libération conditionnelle —, a déclaré le premier ministre Stephen Harper mercredi.

Le nouveau projet de loi va s’appliquer à ceux qui sont condamnés pour meurtre prémédité d’un policier ou d’un agent correctionnel, condamnés pour terrorisme, kidnapping ou agression sexuelle ainsi que pour des crimes «d’une nature particulièrement violente».

Il s’appliquerait aussi à ceux condamnés pour haute trahison.

«La semaine prochaine, notre gouvernement déposera un projet de loi pour s’assurer que pour les criminels les plus haineux et pour les crimes les plus horribles, une peine de prison à vie au Canada va vouloir dire exactement cela — une peine à vie», a annoncé le premier ministre devant une foule qui incluait les familles de victimes de meurtre.

Actuellement, ceux qui sont condamnés pour meurtre prémédité se voient infliger automatiquement une peine de prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans.

M. Harper a déclaré que pour répondre à certaines préoccupations d’ordre constitutionnel, certains meurtriers purgeant une peine à vie pourront demander au ministre de la Sécurité publique d’être libérés après avoir passé 35 ans derrière les barreaux.

«Il ne s’agit pas de libération conditionnelle, a dit M. Harper. Contrairement à la libération conditionnelle, la décision ne sera pas entre les mains d’un comité formé de personnes nommées, mais entre celles du cabinet fédéral, des hommes et des femmes qui sont pleinement redevables aux citoyens et aux familles des victimes de ces crimes.»

Plusieurs familles qui ont perdu l’un des leurs étaient présentes pour l’annonce et ont dit que la loi pourrait épargner à d’autres le traumatisme de devoir faire face à répétition au meurtrier de leurs proches lors d’audiences de libération conditionnelle.

Si la loi est adoptée, elle épargnerait aux familles «une vie de détresse, une vie à attendre des appels téléphoniques, des courriels et à se préparer physiquement et mentalement pour les audiences de libération», a déclaré Susan Ashley, dont la soeur, Linda Bright, a été enlevée, agressée sexuellement et assassinée par Donald Armstrong à Kingston, en Ontario, en 1978.

«Vous n’avez aucune idée à quel point cela gruge un être humain.»

La proposition gouvernementale cadre pleinement avec la plateforme de loi et d’ordre de Stephen Harper, alors qu’il se prépare à des élections plus tard cette année, et elle donne aussi suite à une promesse faite lors du discours du Trône en 2013.

Les conservateurs ont ajouté des dizaines de peines minimum obligatoires pour des crimes liés aux armes et aux drogues et aussi pour des agressions sexuelles — une façon de procéder qui a subi les critiques des partis d’opposition et de groupes de protection des droits humains.

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