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Les Oscar ont un effet sur l'équité salariale

QUÉBEC – La dernière cérémonie des Oscar a eu un effet bénéfique surprenant… sur l’équité salariale au Québec.

En effet, l’appel lancé par l’actrice Patricia Arquette a eu des échos ici. Au moment de recevoir son trophée pour meilleur rôle de soutien féminin, elle a notamment déclaré qu’«il est temps pour les femmes d’obtenir enfin l’égalité salariale une fois pour toutes aux États-Unis».

La Commission de l’équité salariale du Québec confirme qu’elle a reçu de nombreux appels d’employés et d’employeurs dans les deux dernières semaines, à la suite de cette sortie, au gala du 22 février dernier. «Ce message a eu une résonance, absolument, a indiqué la présidente de la commission, Marie Rinfret, dans une entrevue à La Presse Canadienne mercredi. Le commentaire de cette actrice a ramené à l’avant-scène le dossier de l’équité salariale (…) et il y a toujours des conséquences positives.»

Beaucoup d’employés ont entre autres réalisé qu’ils n’avaient pas nécessairement vu l’exercice d’équité salariale affiché dans leur entreprise et ont appelé la commission, qui leur a fourni des renseignements, a expliqué Mme Rinfret. «Ça ne se dément pas, chaque fois qu’on en parle, dans les journaux, sur le web, ça appelle.»

C’est d’autant plus vrai, actuellement, que le moment est «crucial», a-t-elle poursuivi. Car à compter du 31 décembre de cette année, environ 50 000 entreprises du Québec qui sont assujetties à la Loi sur l’équité salariale et qui ont fait une déclaration devront faire une «évaluation du maintien» de l’équité salariale, l’équivalent d’une «photo de la situation» de leur entreprise, cinq ans après la réalisation du premier exercice, a illustré la présidente.

Par ailleurs, Mme Rinfret a souligné que 83 pour cent des entreprises assujetties à la Loi sur l’équité salariale qui ont fait leur déclaration à la commission disent avoir réalisé l’exercice d’équité salariale. Elle a constaté une «grande évolution» des mentalités sur cette question. «On a fait de grandes avancées, a-t-elle souligné. On n’en est plus à rejeter le principe. Il y a vraiment une convergence dans la société québécoise. C’est maintenant valorisé. Les employeurs se rendent compte également de la plus-value de l’exercice.»

Il reste néanmoins des obstacles sérieux. Cette loi est un «changement de culture et de mentalité qui force à voir le salariat féminin autrement», et des anciens comportements peuvent reprendre le dessus dans des entreprises qui ont pourtant réalisé l’exercice d’équité salariale, a soulevé Mme Rinfret.

Mais surtout, il y a encore 17 pour cent des entreprises qui ne se sont pas pliées à l’exigence. Elles sont majoritairement dans le commerce de détail, de la restauration et de l’hébergement, a précisé la présidente, et beaucoup sont dans les régions de Montréal, de la Couronne Nord et de l’Estrie. Il s’agit d’entreprises où il y a un roulement de personnel important, où les employés sont moins informés, où les employeurs ne se pensent pas concernés, a-t-elle notamment évoqué comme explication. Et il y a aussi des entreprises allophones à sensibiliser, a-t-elle ajouté.

Elle constate toutefois de la bonne volonté chez les entreprises non conformes qui, une fois informées, mettent en place des mécanismes pour réaliser leur exercice d’équité salariale.

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