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Poudre suspecte aux bureaux de quatre ministres

Photo: TC Media
Étienne Fortin-Gauthier et Mélanie Marquis - La Presse Canadienne

Les quatre ministres conservateurs originaires du Québec — Denis Lebel, Christian Paradis, Maxime Bernier et Steven Blaney —ont reçu jeudi à leur bureau de circonscription une enveloppe contenant une poudre blanche suspecte.

Les analyses ont jusqu’à présent permis de déterminer que la substance blanche contenue dans l’enveloppe qui est parvenue au bureau de M. Lebel était inoffensive, a confirmé un porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), Richard Gagné.

«On est en train de faire certaines démarches d’enquête pour démontrer que (les substances retrouvées sur les trois autres enveloppes) sont également inoffensives», a-t-il spécifié jeudi en fin d’après-midi, signalant que le tout pourrait prendre «quelques heures».

Selon une source conservatrice qui a requis l’anonymat, un message disant «conservateurs, vous serez anéantis» a été retrouvé dans l’enveloppe qui a été acheminée au bureau du ministre de l’Infrastructure, Denis Lebel.

Ce dernier a dit n’être pas en mesure de confirmer cette information, jeudi après-midi, mais a tenu à signaler que le gouvernement ne se laisserait pas intimider par des gestes de nature semblable.

«Écoutez, on ne fait pas de la politique pour se faire menacer, pour voir nos employés mis à risque», a-t-il d’abord laissé tomber en point de presse devant son bureau situé à Roberval, au Lac-Saint-Jean.

«Qu’on veuille nous attaquer (…) on prend ça très au sérieux», mais «on se se laissera pas intimider par ça, on va faire ce qui doit être fait», a poursuivi le lieutenant québécois du premier ministre Stephen Harper.

Son collègue Christian Paradis, ministre du Développement international, partage la même lecture. Il a écrit sur son site Internet qu’il était «clair» à ses yeux qu’«il s’agit d’un geste d’intimidation».

Par mesure de précaution, trois employés — du personnel des bureaux des ministres Lebel, Paradis et Bernier — avaient été pris en charge par les services ambulanciers, mais aucun n’a été «incommodé de quelque façon que ce soit», selon le porte-parole de la SQ.

Les deux autres principales formations politiques fédérales, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral du Canada (PLC), ne signalaient aucun incident du genre dans les bureaux de circonscription de leurs députés.

La Chambre des communes a néanmoins enjoint l’ensemble du personnel politique à faire preuve de vigilance.

«En ce qui a trait aux bureaux sur la colline (du Parlement), veuillez noter que tout le courrier qui arrive de Postes Canada ou des services de messagerie est inspecté au moyen de systèmes de balayage à rayons X», mais «malgré ces précautions, il est tout de même possible que vous receviez une enveloppe ou un colis suspect», a prévenu dans un courriel le sergent d’armes adjoint, Pat McDonell, dans la foulée des événements survenus jeudi.

Tout a commencé en matinée, vers 10 heures, lorsqu’une employée du bureau de Denis Lebel a découvert de la poudre blanche alors qu’elle ouvrait le courrier.

L’accès au bureau de circonscription a été immédiatement bloqué, et les deux personnes qui ont été en contact avec la poudre blanche ont été confinées à l’intérieur pendant quelques heures.

Peu de temps après, vers midi, une autre enveloppe contenant de la poudre blanche a été retrouvée, cette fois au bureau du ministre Paradis à Thetford Mines, dans la région de Chaudière-Appalaches.

La personne qui s’est retrouvée en contact avec la substance suspecte a été transportée par ambulance à l’hôpital, a indiqué Annie Gilbert, porte-parole de la police de Thetford Mines.

On a ensuite appris qu’une enveloppe louche avait également été reçue au bureau de circonscription du ministre d’État à la Petite Entreprise, Maxime Bernier, à Saint-Georges, dans la région de la Beauce.

Elle a été placée dans un sac en plastique et confiée à la SQ sans avoir été ouverte, après qu’une employée eut remarqué des traces d’une substance blanche sur l’enveloppe, selon le cabinet du député beauceron.

Au bureau du ministre Steven Blaney, aucun employé n’a été en contact avec le courrier, le personnel ayant été averti de ce qui s’était produit dans les autres bureaux de ministres.

Ce sont des agents de la police provinciale qui ont découvert une enveloppe suspecte.

«Nous tenons à remercier la Sûreté du Québec et les forces policières locales pour leur prompte intervention», a déclaré M. Blaney en sa qualité de ministre de la Sécurité publique.

«La sécurité des ministres du cabinet, des députés et de leur personnel est en tout temps une préoccupation primordiale», a-t-il par ailleurs signalé dans le même communiqué.

Le cinquième membre de la députation québécoise du Parti conservateur, Jacques Gourde, a pour sa part été épargné, a confirmé une employée de son bureau, situé à Saint-Étienne-de-Lauzon.

La SQ a ouvert une enquête et a ainsi refusé de dire, jeudi, si ses agents avaient des suspects dans leur mire.

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