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Le taux de chômage canadien grimpe à 6,8 %

Andy Blatchford - La Presse Canadienne

OTTAWA – Les conséquences du plongeon des cours du pétrole ont commencé à se faire ressentir sur le marché canadien de l’emploi en février, alors que des postes ont disparu dans les provinces productrices de brut et que le taux de chômage national a grimpé.

Le taux de chômage a grimpé de 0,2 point de pourcentage par rapport au mois de janvier pour atteindre 6,8 pour cent en février, l’Alberta ayant connu ses premières pertes d’emplois significatives depuis que le prix du pétrole a commencé à reculer l’an dernier, ont révélé vendredi des données publiées par Statistique Canada.

Malgré tout, les pertes nettes d’emplois ne se sont chiffrées qu’à 1000 d’un mois à l’autre. La population active a crû de 49 200 personnes le mois dernier, tandis que le nombre de personnes au chômage a progressé de 50 200 personnes.

Les données ont été dévoilées alors que les économistes s’intéressent particulièrement à l’impact de la faiblesse des prix du pétrole, qui pourrait priver les coffres des gouvernements fédéral et provinciaux de milliards de dollars.

Cette même faiblesse du cours de l’or noir a aussi convaincu la Banque du Canada de réduire son taux d’intérêt directeur en janvier et forcé Ottawa à reporter la présentation de son prochain budget au moins jusqu’en avril pour lui donner le temps d’évaluer l’état de la situation.

L’Alberta, le coeur du secteur pétrolier canadien, a encaissé le plus gros coup parmi les provinces sur le front de l’emploi. La province a affiché une perte nette de 14 000 emplois et son taux de chômage a bondi de 0,8 point de pourcentage à 5,3 pour cent — soit son niveau le plus élevé depuis le mois de septembre 2011.

L’agence fédérale a précisé que le secteur des ressources naturelles de l’Alberta avait à lui seul laissé filer 7000 emplois — la plupart des emplois de soutien pour les activités des minières et des producteurs de pétrole et de gaz naturel. L’industrie a abandonné 16 900 emplois d’un océan à l’autre.

L’industrie des ressources naturelles en Colombie-Britannique ne s’en est pas sortie indemne, elle non plus, avec la perte nette de 7200 emplois en février. Le taux de chômage de cette province a grimpé à 6,0 pour cent, comparativement à 5,6 pour cent le mois précédent.

À l’autre extrémité du pays, dans une autre province productrice de pétrole — Terre-Neuve-et-Labrador — l’industrie des ressources naturelles a réalisé un gain net de 700 emplois. Mais la province a tout de même perdu 3000 emplois dans l’ensemble et son taux de chômage a progressé à 12,6 pour cent, contre 11,4 pour cent en janvier.

Plusieurs économistes s’attendaient à observer dans les données de février les premiers impacts néfastes du plongeon du cours du pétrole brut.

«Pour les mois à venir, la question sera de savoir si les secteurs comme celui de la fabrication réussiront à être plus efficaces pour compenser la faiblesse dans les ressources naturelles», a noté l’économiste en chef adjoint de la Banque Royale, Paul Ferley, à la suite du dévoilement des plus récents chiffres sur l’emploi.

Les chiffres du rapport de février ont cependant été pires que prévu pour le secteur manufacturier, a ajouté M. Ferley.

Une perte nette de 19 900 emplois a été observée dans le secteur de la fabrication, la plupart de ces pertes ayant été enregistrées en Alberta et en Ontario.

M. Ferley prédit malgré tout que l’industrie ajoutera des emplois dans les mois à venir grâce aux avantages liés à la faiblesse des prix du pétrole — notamment le recul du dollar canadien et le raffermissement de l’économie américaine.

Selon l’économiste, ce changement pourrait déjà s’être amorcé dans les provinces où la fabrication est plus forte, comme l’Ontario et le Québec, où les taux de chômage sont restés stables le mois dernier à 6,9 pour cent et 7,4 pour cent, respectivement. L’Ontario a procédé à l’ajout net de 13 800 emplois, tandis que les gains se sont chiffrés à 16 800 au Québec.

Entre-temps, le taux de chômage a reculé à 5,6 pour cent au Manitoba, par rapport à 6,0 pour cent en janvier.

Le taux de chômage de février a été plus élevé que celui de 6,7 pour cent qu’attendaient les économistes, qui visaient aussi une perte nette de 5000 emplois, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Le rapport de Statistique Canada a aussi fait état d’un ajout net de 34 000 emplois à temps plein en févier, tandis que 34 900 emplois à temps partiel ont été perdus.

Le taux de chômage chez les jeunes a grimpé à 13,3 pour cent en février, par rapport à 12,8 pour cent en janvier. L’économie a en outre perdu 29 000 emplois dans le secteur privé, tandis qu’elle a enregistré un gain net de 24 300 emplois dans le secteur public.

«Dans l’ensemble, ce ne sont pas de bonnes nouvelles pour l’économie canadienne, mais ces nouvelles étaient attendues», a noté l’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld.

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