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Péage sur Champlain: l’impasse demeure

Le pont Champlain Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Le futur pont Champlain ne relie toujours pas Québec et Ottawa sur la question du péage.

Les deux gouvernements demeurent sur des positions fixes et irréconciliables quant à l’éventualité d’imposer des frais aux usagers de la nouvelle structure devant relier Montréal à sa Rive-Sud en remplacement de l’actuel pont Champlain.

Les ministres fédéral et provincial responsables du dossier étaient de passage à Montréal lundi et, encore une fois, ont donné les mêmes réponses aux questions sur le péage.

«Il est important pour nous qu’il y ait le respect du principe d’utilisateur-payeur, a déclaré le ministre fédéral de l’Infrastructure, Denis Lebel. Je vous rappellerai que le gouvernement du Canada va payer une bonne partie du coût de ce nouveau pont-là. Il est normal que les gens qui l’utilisent en paient une partie aussi.»

De son côté, le ministre québécois des Transports et responsable de Montréal, Robert Poëti, a réitéré son opposition au péage, qui fait consensus tant au niveau provincial que municipal et dans la plupart des secteurs économiques.

«La problématique du péage sur Champlain est claire et l’étude de M. Lebel lui précise également et lui dit très bien la problématique qu’il y aurait s’il y avait un péage sur Champlain. Il le sait», a rétorqué M. Poëti.

«J’ai l’appui de M. (le maire de Montréal, Denis) Coderre dans ce dossier, sur le fait que de créer un péage sur Champlain va causer une problématique importante à la fluidité pour entrer sur l’île de Montréal», a-t-il ajouté.

Une étude secrète commandée par Transport Canada et dévoilée par Radio-Canada en septembre dernier démontre en effet qu’avec un péage équivalent au tarif de l’autoroute 25, à Laval, près de 30 000 véhicules quitteraient le pont Champlain pour emprunter d’autres traversées.

Conséquemment, le pont Victoria subirait une augmentation de volume de 35 pour cent, ce qui l’amènerait à 135 pour cent de sa capacité maximale à l’heure de pointe, alors que le pont Jacques-Cartier encaisserait un impact de 15 pour cent qui porterait son achalandage à 175 pour cent de sa capacité à l’heure de pointe.

Denis Lebel assure toutefois que d’autres études sont en cours et promet de les dévoiler éventuellement.

«On est conscient de l’impact potentiel. En temps et lieu les choses seront rendues publiques. Il y a du travail qui se fait, il y en a encore d’autres à venir. On a besoin encore plus de science là-dessus», a-t-il dit.

Quant aux objections à l’imposition d’un péage, Denis Lebel les balaie du revers de la main. «Demandez si quelqu’un veut payer plus d’impôts ou de taxes, ils vont toujours dire non. Ils veulent un pont, ça je le sais, et nous allons livrer le pont tel que prévu», a-t-il dit.

De son côté, Robert Poëti fait preuve d’un optimisme qui a de quoi étonner, lorsqu’on tient compte du refus systématique d’Ottawa de remettre en question le principe du péage.

«Si tout ça commençait demain matin, vous auriez raison de vous questionner, (…) mais ce n’est pas le cas demain matin et ça nous donne — et c’est rare — le temps de négocier. (…) Dans ce cas-ci on ne s’entend pas, c’est clair, mais on va continuer à négocier pour arriver à une entente», a-t-il dit.

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