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Intervention en Irak: l'opposition saura mardi

OTTAWA – Le premier ministre canadien Stephen Harper annoncera une prolongation d’un an de la mission militaire contre le groupe armé État islamique, mardi matin à la Chambre des communes.

M. Harper devrait aussi confirmer que le mandat des forces militaires leur permettra aussi de mener des frappes aériennes en territoire syrien, selon un membre du gouvernement qui a parlé sous le couvert de l’anonymat.

La mission canadienne en Irak devait prendre fin en avril. Le gouvernement avait fait savoir qu’il allait dévoiler ses intentions cette semaine.

Le Canada compte 69 membres des forces spéciales sur le terrain. Depuis septembre, ils ont pour mandat d’entraîner les combattants kurdes dans le nord de l’Irak. Mais ils se retrouvent très souvent proche des combats. Un membre des forces spéciales a été tué le mois dernier par un tir ami.

Le Canada sera le premier pays des Nations unies, outre les États-Unis, à mener des frappes aériennes en Syrie.

L’opposition exige la transparence

Si le gouvernement conservateur désirait obtenir l’appui de tous les partis pour prolonger l’intervention militaire canadienne contre le groupe armé État islamique en Irak et peut-être même en Syrie, il aurait dû les informer par téléphone et non au cours d’une annonce publique, se sont plaints des députés de l’opposition, lundi.

Alors, tant et aussi longtemps que les conservateurs ne diront pas ce qu’ils comptent leur demander exactement, le NPD et le Parti libéral refuseront de dire s’ils appuieront la motion.

Le cabinet du ministre des Affaires étrangères, Rob Nicholson, affirmait lundi que les porte-parole de l’opposition seraient renseignés mercredi au sujet d’une nouvelle motion.

Si M. Nicholson voulait vraiment avoir l’appui de l’opposition, il aurait dû lui en parler bien avant, a soutenu le porte-parole du NPD, Paul Dewar. Il a rappelé que le prédécesseur de M. Nicholson, John Baird, avait averti les députés de l’opposition bien avant de présenter la motion visant à appuyer la campagne militaire aérienne en Irak. Cette fois-ci, le téléphone n’a pas sonné. «Tout ça est une question de politique intérieure, a soutenu M. Dewar. On devrait discuter de l’intervention canadienne de façon responsable.»

En octobre dernier, lors du vote aux Communes sur la participation du Canada à des frappes aériennes de la coalition en Irak, tous les partis d’opposition s’étaient prononcés contre la motion du gouvernement Harper.

Les néo-démocrates s’opposaient donc déjà aux frappes aériennes menées par les pilotes de chasse canadiens contre les positions des djihadistes en Irak. Ils veulent cette fois s’assurer que le gouvernement prévoira aussi des mesures diplomatiques et humanitaires dans le cadre de son nouveau plan.

Les libéraux, quant à eux, sont insondables pour l’instant: ils veulent d’abord prendre connaissance du libellé de la motion du gouvernement, et en discuter ensuite au sein du caucus, avant de se prononcer sur l’appui à donner aux conservateurs. Ils en discuteront au cours d’une rencontre du caucus, cette semaine. «Nous ne spéculeront pas avant de voir le libellé de la moti1on», a déclaré la porte-parole libérale en matière de défense, Joyce Murray.

Le ministre de la Défense, Jason Kenney, qualifie le groupe État islamique d’organisation terroriste génocidaire, engagée dans une vaste entreprise d’épuration ethnique. Selon lui, le Canada a la responsabilité d’apporter sa contribution à la lutte contre ce groupe. «L’ÉI est une organisation terroriste qui a menacé les Canadiens, qui a influencé les attaques terroristes qui se sont déroulées en sol canadien, l’an dernier», a-t-il déclaré au cours de la période de questions. «Le Canada ne restera pas inactif à l’occasion des interventions visant à renforcer sa sécurité et celle de la planète.»

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