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C-51: les activistes seraient présomptueux

OTTAWA – Bien des activistes se flattent – à tort – d’être surveillés par les services secrets, qui ont d’autres chats à fouetter considérant leurs ressources limitées, a soutenu jeudi un ancien responsable du SCRS.

Le Service canadien du renseignement de sécurité ne peut se permettre de surveiller que les menaces «réelles, à probabilité élevée», a indiqué aux Communes Raymond Boisvert, qui a été directeur adjoint du SCRS au début des années 2010.

Témoignant jeudi devant le comité de la sécurité publique des Communes, M. Boisvert a indiqué qu’il «trouve extrêmement choquant» d’entendre l’argument selon lequel le projet de loi C-51 permettra au SCRS d’espionner des activistes parfaitement légitimes. Selon lui, ces groupes et ces militants ne devraient pas se flatter d’un intérêt qu’ils ne suscitent même pas au sein des services secrets.

M. Boisvert, aujourd’hui consultant dans le secteur privé, et David Harris, un autre officier à la retraite du SCRS, étaient venus appuyer, jeudi, le projet de loi conservateur qui accorderait aux services secrets le pouvoir de déjouer, de façon active, un complot terroriste – plutôt que se contenter de recueillir du renseignement.

Ces nouveaux pouvoirs donneraient au SCRS plus de flexibilité face à une menace, a soutenu M. Harris, ce qui peut être crucial lorsque le risque est imminent.

Par ailleurs, le projet de loi permettrait au SCRS de poser des gestes qui violent la Charte des droits et libertés, en autant qu’un juge l’ait approuvé. Or, cette disposition obligerait les juges à prendre part au «sale boulot» de l’espionnage, ce qui renverserait complètement le système judiciaire canadien, a estimé jeudi Ziyaad Mia, de l’Association canadienne des avocats musulmans, devant les membres du comité des Communes.

Hasard du calendrier, le projet de loi C-51 a été déposé aux lendemains des attentats, en octobre, de Saint-Jean-sur-Richelieu et d’Ottawa, au cours desquels deux soldats canadiens ont été tués. Les auteurs des deux meurtres, qui ont été tués, se revendiquaient d’idées radicales.

Le Nouveau Parti démocratique s’oppose au projet de loi des conservateurs. Les libéraux ont indiqué qu’ils devraient voter en faveur, mais ils ont proposé jeudi plusieurs amendements, dont la création d’un comité de surveillance formé de parlementaires.

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