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La démission d'Atleo a coûté 324 000 $ à l'APN

Steve Rennie - La Presse Canadienne

OTTAWA – La démission surprise de Shawn Atleo à la tête de l’Assemblée des Premières Nations (APN) aura coûté cher à l’organisme.

Des documents révèlent que le gouvernement fédéral a rejeté une demande de financement supplémentaire de 324 000 $ de l’APN pour payer les coûts imprévus du départ inopiné de son chef.

M. Atleo a démissionné en mai dernier parce qu’il craignait d’être devenu le «paratonnerre» dans le débat sur la réforme du système d’éducation des Autochtones, lorsqu’il a appuyé le projet de loi du gouvernement conservateur.

L’APN a ensuite réclamé au ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord des fonds supplémentaires pour défrayer le congrès extraordinaire à la chefferie, qui n’était pas prévu dans le budget annuel de fonctionnement de l’organisme national. Le ministre Bernard Valcourt a toutefois rejeté cette requête en décembre.

La requête spéciale avait été déposée au ministère en novembre, juste avant l’élection de Perry Bellegarde à la tête de l’APN, mais plusieurs mois après la date-butoir pour présenter ses demandes de financement — en février de chaque année.

Selon une note ministérielle obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, l’APN a reçu entre avril 2014 et ce mois-ci une somme de 4,5 millions $ en financement global, et 738 720 $ pour des projets spécifiques.

Dans sa nouvelle requête, l’organisme réclamait 79 000 $ pour la nomination d’un directeur d’élection, 145 000 $ pour l’équipe de transition du nouveau chef, et 100 000 $ pour l’assemblée spéciale des chefs. L’organisme soutient qu’il a assumé ces dépenses à partir de son propre budget, et qu’il risque maintenant d’afficher un déficit.

Le cabinet de M. Valcourt n’a pas répondu à nos demandes de commentaires.

Le projet de loi du gouvernement Harper «sur le contrôle par les Premières Nations de leur système d’éducation» a profondément divisé les Autochtones de tout le pays. Certains y voyaient un premier pas — assorti d’un budget substantiel — qui aurait pu améliorer le sort des enfants des Premières Nations. D’autres soutiennent qu’Ottawa exercerait encore trop de contrôle sur le système d’éducation des Premières Nations.

Les chefs régionaux de l’APN ont appuyé brièvement ce projet de loi, en participant en février 2014 à un événement aux côtés du premier ministre Stephen Harper et du grand chef Atleo, mais ce soutien n’a pas fait long feu. Le projet de loi est dans les limbes parlementaires depuis le printemps dernier — lorsque les chefs de tout le pays ont finalement rejeté la réforme proposée par Ottawa.

Les conservateurs ont indiqué que le projet de loi — doté d’un financement de 1,9 milliard $ — restera sur la glace tant que l’APN ne l’aura pas appuyé. Jusque-là, par contre, aucune somme additionnelle ne sera consentie au système d’éducation des Premières Nations.

Le chef Bellegarde a déjà prévenu que l’APN n’a pas l’intention d’appuyer le projet en l’état.

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