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La vie publique est exigeante, dit PKP

Pierre Karl Péladeau
Pierre Karl Péladeau Photo: Denis Beaumont/Métro

SHERBROOKE, Qc – Favori dans la course à la direction du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau a reconnu, dimanche, qu’il avait sous-estimé les exigences de la vie publique.

Dans une déclaration concluant un débat des cinq candidats à Sherbrooke, M. Péladeau a fait référence à l’importance d’être à l’écoute des citoyens et disponible pour répondre à leurs questions.

«J’aimerais vous faire une petite confidence aujourd’hui, a-t-il dit. Je ne croyais pas que la vie publique pouvait être aussi exigeante. Je le vois bien depuis que je suis député de Saint-Jérôme.»

Devant une salle d’environ 500 personnes, M. Péladeau a fait cette «confidence» un peu plus d’une semaine après avoir dû s’excuser pour ses propos au sujet de l’immigration.

Lors d’un point de presse qui a suivi l’événement, M. Péladeau a cependant écarté tout rapprochement avec cette controverse suscitée durant un autre débat, organisé par des jeunes péquistes à l’Université Laval.

«Non, pas du tout, a-t-il dit. C’était justement de faire en sorte, et vous l’avez bien compris, je le répète: en politique, nous devons consulter, nous devons être à l’écoute des citoyens et c’est ce sur quoi je me suis engagé depuis le début, alors que je suis député de Saint-Jérôme.»

La semaine dernière, le candidat à la direction du PQ a annoncé l’embauche d’un spécialiste de la gestion de crise et des communications, Steve Flanagan, qui s’est fait connaître en 1998 comme porte-parole d’Hydro-Québec durant la crise du verglas.

Le candidat Pierre Céré a été le seul des cinq candidats à faire de nouveau écho, dimanche, aux propos controversés de M. Péladeau.

Dès l’ouverture du débat, M. Céré s’est servi des propos d’une immigrante qu’il a croisée pour inviter ses collègues à s’attaquer à la perception que le PQ est «ethnocentriste».

«Quand le PQ changera-t-il le discours sur l’immigration en cessant de l’utiliser comme bouc émissaire et en établissant les vraies raisons des échecs répétés? a-t-il lancé. Quand le PQ saura-t-il parler aux immigrants et les représenter?»

Dans son échange avec les journalistes, après le débat, M. Péladeau n’a pas élaboré sur les questions soulevées par M. Céré.

Ce deuxième débat organisé par le Parti québécois, qui survient à mi-course, portait sur les thèmes de la solidarité sociale, de la santé et du développement durable.

M. Péladeau a été le seul des cinq candidats à lier l’éventualité de l’exploitation pétrolière avec l’indépendance.

«Moi, je considère que c’est un atout majeur, majeur pour la souveraineté, et on ne peut pas purement et simplement « discarter » un potentiel énorme pour faire du Québec un pays riche et un pays prospère», a-t-il dit.

M. Péladeau propose toutefois que la question de l’exploitation des gisements de pétrole au Québec fasse l’objet d’une consultation nationale.

Le candidat a toutefois insisté sur l’exemple de la Norvège, où les redevances pétrolières ont permis de constituer un fonds de 880 milliards $.

Tous les candidats ont convenu de la nécessité de développer graduellement l’autonomie du Québec face au pétrole grâce aux énergies renouvelables.

Bernard Drainville pourrait également être ouvert à l’exploitation du pétrole, mais il soutient que cela doit s’inscrire dans une stratégie de sortie du pétrole.

«Peu importe ce qui arrive à Anticosti, même si on décidait d’y aller, ce ne sera que si la protection de l’environnement était là, si les standards environnementaux étaient là, a-t-il dit. Mettons. Ce ne sera seulement qu’une énergie de transition vers un Québec sans pétrole d’ici 2050.»

Martine Ouellet et Alexandre Cloutier sont opposés à la fracturation hydraulique qui pourrait être nécessaire sur l’île d’Anticosti, dont le sous-sol recèle un gisement de pétrole de schiste.

Alors que le précédent gouvernement péquiste, dont elle était ministre des Ressources naturelles, a investi dans la recherche sur les gisements de l’île d’Anticosti, Mme Ouellet a affirmé qu’une évaluation environnementale est un pré-requis.

«Ce que je trouvais qui était important, c’est qu’on puisse faire un BAPE après les sondages stratigraphiques et avant les forages avec fracturation, et c’est un débat qui était encore en cours», a-t-elle dit en point de presse, en précisant que cette exploitation «va avoir trop d’impacts environnementaux».

M. Cloutier a de son côté jugé que les risques de contamination constatés pour l’extraction du gaz de schiste sont les mêmes pour l’extraction du pétrole de schiste.

«De mon point de vue, eu égard à l’état des connaissances, développer le pétrole de schiste n’est pas une bonne idée», a-t-il dit aux journalistes après le débat.

M. Cloutier a affirmé que sa «pensée a évolué» après avoir été ministre du gouvernement péquiste dont il a été «solidaire» concernant Anticosti.

Tous les candidats, sauf M. Péladeau, se sont opposés au projet d’oléoduc Énergie-Est de TransCanada, qui doit transporter du pétrole albertain jusqu’au Nouveau-Brunswick en traversant le Québec, notamment.

M. Péladeau a affirmé qu’il s’en remettrait à une consultation de la population pour déterminer la valeur des redevances à exiger.

À une question sur son programme pour les personnes âgées de 60 ans et plus, Bernard Drainville a affirmé qu’au prochain référendum sur la souveraineté, le spectre de la perte du régime de pensions de vieillesse du fédéral ne sera plus un bon argument, puisque Ottawa a décidé de ne pas indexer ces prestations.

M. Péladeau a affirmé qu’il ne croit pas à la nécessité de faire plus de place au secteur privé dans les soins de santé au Québec. M. Péladeau s’est dit pour «davantage de public et mieux de public».

Alexandre Cloutier a rappelé qu’il aura 41 ans lors des prochaines élections en 2018, pour faire taire ceux qui croient qu’il n’est pas prêt à occuper des fonctions comme celle de chef de parti et premier ministre.

Le vote des militants pour l’élection du prochain chef péquiste est prévu à la mi-mai.

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