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Inquiétudes sur l'intervention en Syrie

OTTAWA – Si le Canada choisit d’étendre son intervention militaire en Syrie, il rencontrera plusieurs obstacles sur son chemin, selon des experts de l’armée. Les troupes canadiennes devront notamment éviter les batteries de missiles et négocier l’utilisation de radars de défense aérienne.

Le Parlement débat actuellement de la nécessité et de la légalité de l’intervention en Syrie contre le groupe armé État islamique, mais certains s’inquiètent des risques de mener des frappes aériennes sur le territoire syrien.

La menace pour les avions chasseurs canadiens pourrait moins émaner des extrémistes — plutôt inoffensifs contre les avions volant à haute altitude —que des troupes loyalistes du régime el-Assad.

L’intervention canadienne en Syrie est sans précédent puisque les pilotes canadiens n’étaient pas confrontés jusqu’à maintenant aux menaces anti-aériennes. Il existe sur le territoire syrien au moins 131 emplacements de missiles sol-air — du matériel fourni par la Russie.

Le Canada devrait donc prévenir la Syrie que ses pilotes élimineront tous les missiles détectés sur leurs radars de défense.

Le ministre de la Défense du Canada Jason Kenney a assuré à l’émission «Question period» au réseau CTV qu’aucun appareil de la coalition internationale n’avait été touché par les tirs du gouvernement syrien jusqu’à maintenant.

«Des militaires m’ont dit que l’armée syrienne n’avait pas de couverture radar, ni d’armement antiaérien dans cette zone», a-t-il affirmé, ajoutant que des centaines d’avions avaient mené des missions «sans risque».

Or, selon George Petrolekas, de la Conférence des associations de la défense, les autres membres de la coalition ont vraisemblablement averti à l’avance le gouvernement syrien qu’ils détruiraient tous les missiles sur leurs radars.

Une source militaire a confirmé que l’opération serait ainsi plus risquée alors que les pilotes tenteront d’éviter par tous les moyens les tirs syriens.

M. Petrolekas reconnaît toutefois que les risques sont «modérés» puisque la Syrie ciblerait moins les régions de l’est du pays qui sont contrôlées par le groupe armé État islamique.

Une étude australienne datant de 2012 note par ailleurs que les armes syriennes commenceraient à montrer des signes de faiblesse.

«Contre une incursion limitée, le réseau de défense aérien syrien demeurerait fiable (…) Mais il accusera un handicap important contre une incursion aérienne importante d’un adversaire moderne», a-t-on écrit.

Pour le moment, un seul avion de la coalition s’est écrasé — appartenant à la Jordanie — probablement en raison de problèmes mécaniques.

M. Kenney a rappelé que n’importe quelle opération militaire comportait des «risques inhérents».

«Nous développons des plans pour toute éventualité — dans ce cas-ci avec les États-Unis — pour assurer une évacuation rapide si un tel incident survenait», a-t-il souligné.

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