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Et puis l’économie?

L’économie du Canada préoccupe les électeurs. Dans un sondage Nanos publié cette semaine, pas moins de 90% des répondants affirment que l’économie doit être la priorité. Message aux candidats de la campagne qui s’amorce: pas besoin de nouvelles baisses d’impôts pour remporter la faveur populaire. Un plan de relance misant sur des investissements dans les infrastructures saurait davantage capter l’attention.

Stephen Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada, n’a pas pesé ses mots pour qualifier l’état de santé de l’économie canadienne. En entrevue au Financial Times, il a affirmé que la chute des prix du pétrole a un effet «atroce» sur notre économie. Bref, on aurait tord de croire qu’une devise plus faible et la vitalité aux États-Unis qui aident à stimuler les exportations du pays suffiront.

La croissance est anémique lorsqu’elle n’est pas négative. Pendant ce temps, les nouvelles qui émanent d’Ottawa portent principalement sur le projet de loi C-51 – maintenant loi – et l’engagement du Canada dans la coalition contre État islamique. Il est vrai que les tragédies de Saint-Jean, d’Ottawa et de Charlie Hebdo ont propulsé le dossier de la sécurité à l’avant-scène. Ceci étant dit, est-il nécessaire qu’il occupe pratiquement tout l’espace dans le débat politique fédéral?

Si [le] Parti conservateur est celui qui sécurise le plus de Canadiens en matière de finances publiques, cette avance pourrait rapidement s’effriter si les engagements pris ne sont pas au rendez-vous.

Pour l’instant, selon le sondage Nanos, le tiers de la population fait d’abord confiance à l’équipe de Stephen Harper pour relancer l’économie. L’écart qui les sépare des libéraux est toutefois mince. Le vrai test sera le dépôt du budget. Le gouvernement repousse l’échéance depuis un moment, mais Joe Oliver doit maintenant se livrer à l’exercice. On a mis un terme au suspense autour de la date. On sait maintenant qu’il sera présenté le 21 avril. Si son parti est celui qui sécurise le plus de Canadiens en matière de finances publiques, cette avance pourrait rapidement s’effriter si les engagements pris ne sont pas au rendez-vous.

On dit souvent que la santé de l’économie a une grande influence sur l’humeur de l’électorat. Une économie qui roule bien avantage le gouvernement en place et augmente ses chances de réélection. Il est vrai que le gouvernement Harper a su bien naviguer pendant la dernière crise économique. En misant sur une croissance qui repose essentiellement sur les ressources naturelles, dont essentiellement le pétrole, il a pris un risque. Ce choix vient maintenant hanter les conservateurs.

L’échéance électorale n’est plus qu’à quelques mois. Avec des signaux inquiétants, l’économie risque fort de rattraper les partis politiques. En bout de piste, c’est l’enjeu qui pourrait être encore une fois le plus déterminant. Le prochain budget le ramènera à l’avant-plan. Chacun devra se définir, mais surtout définir ses positions. N’en déplaise à Stephen Harper, on lui demandera: et puis, l’économie?

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