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McCartney demande l'arrêt de la chasse au phoque

SAINT-JEAN, – L’ancien Beatle Paul McCartney revient à la charge sur la chasse au phoque commerciale sur la côte est du Canada, exaspérant de plus belle ceux qui appuient cette industrie.

Dans une déclaration publiée par l’organisation Humane Society International (HSI), M. McCartney qualifie cette pratique de «massacre insensé».

«Les images du massacre sanglant des phoques sont la preuve vivante, année après année, que ces phoques souffrent d’une mort horrible pour leur fourrure», a déclaré le musicien et chanteur.

La chasse a commencé dimanche au large de l’île de Terre-Neuve et au sud du Labrador, ainsi que dans le golfe du Saint-Laurent.

L’activité a toutefois ralenti au cours des dernières années. Seulement 55 000 phoques ont été capturés l’an dernier, alors que le gouvernement fédéral établit son quota à 400 000. Les chasseurs doivent s’assurer d’avoir un acheteur avant de tuer.

Les campagnes contre la chasse au phoque ont contribué à faire pression sur l’Union européenne, les États-Unis, le Mexique et plusieurs autres pays pour qu’ils interdisent les produits à base de phoque.

Cette année, pour la première fois en 20 ans, le président de l’Association canadienne des chasseurs de phoques, Eldred Woodford, ne traquera pas la bête marine. Non pas parce qu’il s’est laissé convaincre par Paul McCartney, mais parce qu’un seul acheteur a manifesté le désir d’acquérir 30 000 peaux.

«C’est une chasse très limitée cette année», a-t-il lâché depuis Twilingate, à environ six heures au nord de St-Jean.

Le quota fixé par Ottawa est de 400 000 phoques du Groenland, 60 000 phoques gris et 8000 phoques à capuchon.

À environ 35 $ par peau de la meilleure qualité l’an dernier, la chasse au phoque représente un revenu crucial pour la région, a fait valoir M. Woodford. «C’est très important pour les petites communautés rurales et côtières qui ont besoin de tous les revenus qu’elles peuvent trouver.»

L’autre avantage de la chasse au phoque est de permettre de contrôler les populations de phoques ainsi que celles de poissons dont ils se nourrissent, a expliqué Eldred Woodford.

Jeffrey Hutchings, un biologiste à l’Université Dalhousie, à Halifax, affirmait récemment en entrevue que la population de phoques du Groenland avait explosé dans les 20 dernières années. «Il y a un déséquilibre, si vous voulez, entre les prédateurs et les proies, et il ne serait pas surprenant que les phoques aient un impact sur le rétablissement des réserves de morue, a-t-il dit. Mais les données ne sont pas vraiment claires sur la question.»

La ministre fédérale des Pêches et Océans a envoyé une déclaration, mardi, mais elle n’était pas disponible pour une entrevue. «Nous continuons de dire la vérité sur la chasse au phoque et sur les effets des populations de phoques sur nos écosystèmes marins, de combattre les attaques trompeuses des défenseurs radicaux des droits des animaux sur la chasse», a-t-elle déclaré.

«Nous avons contesté l’interdiction injuste des produits canadiens du phoque et nous travaillons avec nos partenaires industriels et internationaux pour développer de nouveaux produits et ouvrir de nouveaux marchés.»

Ce n’est pas la première fois que Paul McCartney défraie les manchettes en défendant les phoques. En 2006, il avait participé à une séance de photos sur les banquises du golfe du Saint-Laurent, demandant au Canada l’arrêt de cette pratique qui perdure depuis des siècles.

Terry Audla, la présidente de l’organisme inuit Tapiriit Kanatami, qui représente environ 55 000 Inuits canadiens, a répliqué à M. McCartney par voie de communiqué, laissant entendre qu’il devrait s’en tenir à ce qu’il connaît.

«Il perpétue des mythes, sans tenir compte de la science et des traditions, ignorant le besoin pour les travailleurs de gagner leur vie et de nourrir leur famille.»

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