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Duffy et les chèques émis par les firmes d'un ami

OTTAWA – Au procès de Mike Duffy, la Couronne s’est attardée vendredi à un chèque que le sénateur a remis pour des frais qu’on n’exigeait plus de lui, et un autre pour des services qu’on ne lui avait jamais demandé de rétribuer.

On a d’abord appris que M. Duffy ne savait plus qu’il avait accepté de partager, avec une collègue de la chambre haute, les frais d’adhésion à des rapports de recherche sur les provinces de l’Atlantique. Percy Mockler voulait partager avec quatre autres collègues sénateurs les frais d’abonnement annuel de 5000 $.

Lorsque la firme MQO Research a envoyé en 2012 un courriel aux sénateurs pour les remercier de leur adhésion, M. Duffy a répondu sèchement qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Elisabeth Brouse, alors vice-présidente de la firme, lui a expliqué la situation au téléphone. Mais lorsque l’entreprise a constaté que M. Duffy n’avait même pas accédé au rapport par Internet, elle a prévenu le sénateur qu’il n’aurait pas à s’acquitter finalement de sa part de la facture.

Le sénateur conservateur a cependant insisté, en demandant toutefois que la date de facturation soit changée pour juillet, sans quoi le Sénat n’accepterait jamais de payer. Il a ensuite envoyé un chèque de 1054,66 $, signé par l’entreprise de son vieil ami Gerald Donohue.

La Couronne soutient que M. Duffy se servait des entreprises de son ami Donahue pour contourner les règles du Sénat. Plusieurs des 31 accusations de fraude, de corruption et d’abus de confiance qui pèsent contre le sénateur suspendu visent justement des chèques signés par ces compagnies.

Par ailleurs, un autre chèque, de 500 $ celui-là, a été remis au journaliste et auteur Mark Bourrie, qui avait connu M. Duffy dans les années 1990 alors que celui-ci était courriériste parlementaire pour CTV.

M. Bourrie a raconté vendredi au tribunal que le sénateur lui avait demandé des conseils pour lutter contre les commentaires négatifs publiés contre lui dans les médias sociaux. M. Bourrie, aujourd’hui étudiant en droit, a examiné les politiques éditoriales des divers sites, mais répétait à M. Duffy qu’il devait recourir à un avocat pour faire retirer des publications qui s’en prenaient à sa réputation.

La femme de M. Bourrie était avocate, mais selon le témoin, ses conseils n’ont jamais été sollicités en cette matière. Pourtant, une des entreprises de M. Donohue lui a envoyé un chèque — qui n’a jamais été encaissé. M. Bourrie a expliqué vendredi qu’il avait alors prévenu M. Duffy de ne plus envoyer de chèque à sa femme, puisqu’elle n’avait fourni aucun service. Mais les chèques ont continué à arriver par la poste, jusqu’à ce qu’un nouveau chèque, de 500 $ celui-là, soit émis par la firme Maple Ridge Media, cette fois adressé directement à M. Bourrie, qui l’a encaissé.

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